Fresques en façade, galères en coulisses

Pierre-Alain Millet, adjoint communiste à la maire de Vénissieux, salue le travail du bailleur social GrandLyon Habitat (GLH) dans le quartier de la Darnaise. Celui-ci tente de redonner de la dignité aux habitants des tours souvent dégradées par la saleté, les incivilités ou le trafic en tous genres, à travers des initiatives comme des fresques murales participatives. L’élu communiste va jusqu’à proposer d’inclure ces fresques dans les circuits touristiques de la métropole lyonnaise. Une proposition qui suscite l’étonnement, voire l’ironie, compte tenu de la réalité bien connue du quartier.

« Je vais proposer à l’office du tourisme de la métropole d’inscrire ces fresques dans l’agenda touristique de Lyon… On vient visiter les célèbres peintures murales de Lyon, pourquoi pas ajouter une étape à la Darnaise ? » lire → l’article 

Quand l’art cache la misère – une idée touristique déroutante à Vénissieux. Lyon, est nommé la capitale des lumières, connue pour ses traboules, ses bouchons, et ses fresques murales qui habillent ses murs d’histoire. Mais faut-il désormais ajouter à cette carte postale les tours de la Darnaise à Vénissieux, aux cages d’escalier saturées d’urine, de tags et parfois de trafics en tous genres ? C’est en tout cas la proposition étonnante de Pierre-Alain Millet, adjoint PCF de la maire de Vénissieux, qui rêve d’inscrire les fresques des halls d’immeuble dans le parcours touristique de la métropole.

L’idée paraît, au mieux, déconnectée. Certes, les initiatives portées par GrandLyon Habitat — fresques murales réalisées avec les habitants, partent d’un bon sentiment. Offrir un environnement plus humain, plus esthétique aux résidents, c’est louable. Mais prétendre que cela suffit à compenser la violence du quotidien dans certains quartiers relève d’un tour de passe-passe politique, d’un vernis poétique sur une réalité bien plus rugueuse.

Faut-il vraiment faire défiler les touristes dans des tours où les habitants, eux-mêmes, dénoncent les incivilités, le vandalisme ou la peur d’entrer chez eux après 20h ? La dignité, ce n’est pas du papier peint artistique, c’est une sécurité retrouvée, un cadre de vie sain, un service public efficace. Et cette dignité ne se décrète pas à coups de fresques — aussi belles soient-elles — mais par une action publique forte, durable, ancrée dans le réel.

L’élu de la majorité (PCF) semble confondre embellissement et transformation. Il est peut-être temps pour les élus, notamment ceux de sa sensibilité (PCF, LFI, PS, EELV), de cesser de maquiller les problèmes sous des couches de peinture. Le tourisme viendra peut-être un jour, mais avec de la propreté et la tranquillité retrouvées. Pas avant.

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