Certes, ce jour est le lendemain de la victoire de M. Macron à l’élection présidentielle 2017, et à ce titre il accompagnera le président Hollande pour la commémoration de la capitulation sans condition des armées nazies.
Mais aussi c’est un jour ou des massacres ont eu lieu en Algérie. Mais pour en revenir à ce 8 mai 1945, historiquement, c’est en réalité tôt le 7 mai 1945 que fut signée la fin des combats de la Seconde Guerre mondiale – en Europe, du moins – après 5 ans et demi de conflit. A 2h41 du matin très exactement, le général Jodl signa la capitulation sans conditions des forces nazies, dans une petite salle de classe du « collège technique et moderne » de Reims. Les représentants russe, anglais et américain lui succédèrent – à noter que le document comporte une quatrième signature : celle du représentant du Général de Gaulle, le général François Sevez – qui signa uniquement en tant que témoin. Cette capitulation mit fin à une guerre ou il y a eu 60 millions de morts et il faut que les jeunes se souviennent de cette date.
Mais ce 8 mai 1945 est aussi une date importante pour la France qui parfois oublie son Histoire. Certes le 8 mai 1945 signifie la fin du nazisme mais il correspond aussi à l’un des moments les plus sanglants de l’histoire nationale. Le 8 mai 1945 ne fut un mardi pas comme les autres en Algérie. Des algériens ont été massacrés à cause d’un idéal : La liberté.
Pour fêter la fin des hostilités de la seconde guerre mondiale et la victoire des Alliés, un défilé est organisé. Les partis nationalistes algériens, profitant de l’audience particulière donnée à cette journée, décident par des manifestations d’abord pacifiques de rappeler leurs revendications patriotiques. Mais à Sétif un policier tire sur un jeune scout musulman tenant un drapeau de l’Algérie et le tue, ce qui déclenche une émeute meurtrière des manifestants, avant que l’armée n’intervienne.
Dans les autres villes de la région, c’est le même scénario, la répression, menée par l’armée et la milice de Guelma, est d’une incroyable violence : exécutions sommaires, massacres de civils, bombardements de mechtas. De nombreux corps ne peuvent être enterrés ; ils sont jetés dans les puits, dans les gorges de Kherrata en Kabylie. Des miliciens utilisent les fours à chaux pour faire disparaître des cadavres.
Le nombre des tués est important puisque les autorités françaises de l’époque fixèrent le nombre de tués à 1 165. Un rapport des services secrets américains à Alger en 1945 notait 17 000 morts et 20 000 blessés. Cet engrenage de la violence a aussi coûté la vie des européens, puisqu’il y aura parmi eux plus d’une centaine de morts et autant de blessés
La ville de Vénissieux devrait aussi se souvenir de cette tragédie qui s’est déroulée de l’autre côté de la Méditerranée. Certaines municipalités commémorent l’Autre 8 mai 1945
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