Encore une autre candidature qui va soulevé bien des problèmes au sein de la France Insoumise locale.
Alors que la France insoumise (LFI) doit officiellement présenter ses listes pour les municipales de 2026 lors de sa convention nationale du 23 novembre 2025, une initiative locale à Vénissieux (Rhône) suscite déjà des interrogations. Deux militante locales, Mokrane Kessi et Sihem Maouchi, ont annoncé le lancement d’une démarche citoyenne intitulée « Face à l’urgence démocratique, sociale et écologique », portée par des groupes d’action de la France insoumise et de l’Union populaire. Leur objectif affiché : « construire une large union populaire ancrée dans les quartiers et portée par les habitantes et habitants eux-mêmes ».
Une dynamique locale… mais un flou sur le statut de la candidature
Dans leur communication, les initiateurs évoquent la volonté de « faire émerger une alternative politique populaire et ancrée à gauche », abordant des thèmes clés comme le logement, l’emploi, la tranquillité publique, l’écologie ou la lutte contre le racisme. Le texte mentionne également que les groupes d’action insoumis ont confié à Mokrane Kessi et Sihem Maouchi la mission de « mener et d’animer cette démarche unitaire ». Pourtant, le visuel associé à cette annonce arbore le logo officiel de la France insoumise, laissant penser à une investiture déjà acquise. Or, sur le site national de LFI, il est clairement indiqué que les listes officielles seront présentées en novembre, à l’occasion de la Convention municipale à Paris.
Ce décalage soulève une question : s’agit-il d’une candidature locale validée par la direction du mouvement, ou d’une initiative anticipée des groupes militants de terrain ? Et qu’en pense le député LFI Idir Boumertit ?
Une tension classique entre initiative locale et cadre national
Ce type de situation n’est pas inédit dans les mouvements politiques à fonctionnement décentralisé. La France insoumise revendique depuis plusieurs années une organisation « horizontale » et « citoyenne », laissant de l’autonomie à ses groupes d’action locaux. Cependant, dans un contexte électoral, l’usage du logo et du nom officiel du mouvement suppose une validation nationale, notamment pour des raisons de cohérence politique et de stratégie d’alliance. Si l’initiative de Vénissieux s’inscrit dans la volonté d’« unir les forces progressistes locales » et de « co-construire un programme de rupture avec les citoyens », elle semble avoir pris un peu d’avance sur le calendrier fixé par le mouvement.
Un signal politique avant la convention
Reste à savoir si cette démarche sera entérinée, réorientée ou recadrée lors de la Convention du 23 novembre. En attendant, elle illustre les tensions entre centralisation et ancrage local au sein de LFI, à un moment où le mouvement cherche à renforcer son implantation municipale après avoir longtemps privilégié l’échelon national.
En clair, cette démarche pourrait bien être perçue, selon les points de vue, comme un signe de vitalité démocratique à la base — ou comme une initiative prématurée risquant de brouiller la ligne nationale avant l’heure.

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