Préemption d’un commerce à Vénissieux : Anticor alerte le procureur

Publié le 4 octobre 2025

Une affaire de préemption immobilière fait actuellement grand bruit à Vénissieux faisant l’actualité dans les journaux Le Progrès, Le Figaro et LyonMag. En mai dernier, l’association Anticor, spécialisée dans la lutte contre la corruption, a saisi le procureur de la République à Lyon. En cause : la préemption, par la mairie, d’un commerce local pour un montant jugé anormalement élevé… et appartenant à l’épouse d’un élu.

Un commerce racheté par la Ville… appartenant à la compagne d’un adjoint

Le 11 septembre 2024, la municipalité de Vénissieux a acquis le fonds de commerce du magasin Flowers Sushi Koyo pour 223 000 euros, dans le cadre de sa politique de revitalisation du centre-ville. Le commerce mêle vente de fleurs et restauration japonaise. Sa propriétaire, Nadia Braiki, est l’épouse de Bayrem Braiki, adjoint au maire chargé de la culture et du développement.

Anticor s’est interrogée sur cette transaction, pointant un possible conflit d’intérêts, voire un détournement de fonds publics. L’association affirme que le montant versé par la Ville est très supérieur aux prix habituellement constatés pour des préemptions similaires dans le quartier, souvent comprises entre 13 000 et 27 000 euros.

Des chiffres d’affaires jugés anormaux

Pour justifier l’acquisition, la Ville explique avoir fait appel à deux expertises – une privée et une de France Domaine – avant que le tribunal judiciaire de Lyon ne valide le prix. La maire Michèle Picard (PCF) insiste : « Tout a été fait dans les règles. La mairie n’a pas fixé le prix. »

Mais Anticor conteste la pertinence des évaluations. Selon l’association, le chiffre d’affaires du commerce a connu une hausse fulgurante en quelques années : 108 000 € en 2018, puis 248 000 € en 2020, 551 000 € en 2021, et près de 386 000 € en 2023. Ces montants seraient, d’après elle, déconnectés de la réalité observée sur place.

Les représentants d’Anticor affirment s’être rendus plusieurs fois sur les lieux fin 2024 et début 2025. Ils décrivent un commerce quasi désert, sans fleurs en vitrine, et avec très peu de clients, voire aucun, dans le restaurant.

Tableau comparatif : Ce que dit Anticor vs Ce que dit la mairie

Point soulevé  Version Anticor ️ Réponse de la mairie
Montant de la préemption Surévalué : 223 000 € contre 13 000 à 27 000 € ailleurs Prix validé par expertises et tribunal
Lien  Conflit d’intérêt possible (épouse de l’adjoint) L’élu n’a joué aucun rôle dans la décision
Chiffres d’affaires Progression incohérente avec l’activité réelle Pas de commentaire spécifique
Usage des fonds publics Détournement présumé, alerte au procureur Procédure encadrée par un avocat
Selon l’article sur Le Progrès, la maire Michèle Picard (PCF) a déclaré : « Tout a été fait dans les règles. La mairie n’a pas fixé le prix. »

Et maintenant ?

Pour Anticor, il est urgent de s’assurer que ni l’adjoint au maire ni d’autres élus n’ont influencé cette opération, et que l’argent public a été utilisé de manière transparente. Une enquête pourrait être ouverte si le parquet donne suite au signalement.

Qu’en penseront les vénissians ? Cette préemption leur semblera t-elle légitime ou suspecte ? Penseront ils que les conflits d’intérêts sont suffisamment encadrés au niveau local ?

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