Municipales 2026 à Vénissieux : la gauche sous tension, LFI sème le doute autour de Michèle Picard

À Vénissieux, la bataille municipale de 2026 s’annonce bien différente des précédentes. La maire communiste Michèle Picard, figure emblématique du Parti communiste français (PCF), a annoncé sa candidature pour un quatrième mandat. Mais cette fois, le chemin de la victoire paraît moins assuré : La France insoumise (LFI) pourrait jouer les trouble-fête et briser une union de la gauche pourtant décisive pour conserver ce bastion historique.

Un bastion historique, mais un socle fragilisé

Depuis plus de 80 ans, Vénissieux incarne l’un des derniers bastions du communisme municipal sur le département du Rhône. Michèle Picard, à la tête de la ville depuis 2009, s’inscrit dans cette lignée d’élus locaux attachés aux valeurs de solidarité et de service public. Sous sa gouvernance, la ville a investi dans les crèches, la rénovation urbaine, la prévention, et la vie associative — autant de marqueurs d’un modèle municipal fidèle à l’ADN du PCF.

Mais malgré ce bilan solide, le socle électoral de la gauche traditionnelle s’effrite. Aux élections législatives de 2022, la victoire d’Idir Boumertit (LFI) dans la circonscription a rebattu les cartes : la dynamique politique locale s’est déplacée vers les insoumis, séduisant une partie de l’électorat populaire et des jeunes.

La France insoumise, un partenaire devenu rival ?

Si Michèle Picard espérait une union naturelle de la gauche, le scénario actuel est tout sauf évident. La France insoumise, forte de ses récents succès, entretient le flou sur une éventuelle participation à une liste commune. Des discussions ont ou auront lieu avec les communistes et les socialistes, mais rien n’indique, pour l’heure, si une alliance sera actée.

LFI, de son côté, a peut être considéré que le temps est venu de rompre avec les pratiques antérieures. Une stratégie qui pourrait séduire une partie de l’électorat jeune et abstentionniste, mais qui menace directement la continuité historique du PCF à Vénissieux.

Une coalition fragile, une victoire loin d’être acquise

Michèle Picard peut encore compter à ce jour sur le soutien du PCF, ainsi que sur des partenaires du PS et d’EELV, favorables à une union large. Mais sans les insoumis, la majorité sortante risque de se retrouver minoritaire, et la division pourrait offrir une ouverture à la droite ou à des candidats citoyens, jusque-là marginaux. Les réunions préparatoires à la coalition n’ont pas encore abouti et les négociations risquent d’être agitées.

Le risque est donc réel : une liste insoumise autonome pourrait détourner plusieurs centaines de voix décisives et faire basculer la ville; un scénario impensable il y a encore dix ans.

Une campagne tendue et symbolique

Au-delà de la simple élection municipale, la situation de Vénissieux illustre une fracture plus large à gauche : celle entre un ancrage historique (PCF, PS, EELV) et une vague insoumise qui revendique une approche plus militante, plus contestataire. Michèle Picard tente d’apparaître comme la candidate de la stabilité et de l’efficacité locale, face à une gauche plus éclatée et parfois plus idéologique. Mais dans un contexte de désengagement politique et de montée des abstentions, rien ne garantit que la fidélité historique au PCF suffira à mobiliser.

2026, le risque du basculement

Jamais depuis la Libération, le bastion communiste de Vénissieux n’a semblé aussi vulnérable. Si l’union de la gauche échoue, la division pourrait ouvrir une brèche historique : celle d’une victoire d’une liste alternative — qu’elle soit insoumise, écologiste indépendante, ou même apolitique.

Le paradoxe, c’est que cette menace vient cette fois de l’intérieur même de la gauche. Michèle Picard, longtemps symbole d’unité et de continuité, se retrouve face à une gauche éclatée qui pourrait, sans le vouloir, tourner la page du communisme municipal à Vénissieux.

En résumé

  • Michèle Picard (PCF) brigue un quatrième mandat à la mairie de Vénissieux
  • La France insoumise laisse planer le doute sur sa participation à une coalition unie
  • Le risque de division fragilise une victoire pourtant longtemps considérée comme acquise
  • Le bastion communiste de Vénissieux pourrait, pour la première fois depuis des décennies, vaciller

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