Depuis quelques jours, des statistiques concernant la commune de Vénissieux circulent sur les réseaux sociaux. Et il faut parfois faire la part des choses en dêmélant e vrai du faux. Rappelons d’abord que l’INSEE est une organisation indépendante dans la production et la diffusion des statistiques publiques. Les dernières données auxquelles nous avons eu accès ont été publiées le 19 septembre 2019.
Grâce à la base comparateur de territoires de l’INSEE, il est possible de comparer la commune de Vénissieux avec ses voisines métropolitaines. A première vue, on constate une certaine homogénéité dans les chiffres présentés par l’INSEE. La part des ménages fiscaux imposés en 2016 est comprise entre 49% et 53% (Bron, Saint-Priest, Villeurbanne, Lyon 8ème). A Vénissieux, c’est seulement 38%. Dans le même temps, la part des bénéficiaires de minimas sociaux augmente. Logique !
Un vénissian gagne 300 € de moins que son voisin métropolitain !
Près d’un vénissian sur 3 vit sous le seuil de pauvreté
Même sans se contenter les chiffres on peut se douter que les communes dites populaires ont un seuil de pauvreté qui dépasse la moyenne nationale. Les communes citées précédemment ont un taux de pauvreté contenu entre 17% et 21%. A Vénissieux, le taux pauvreté est en constante progression depuis 2012. Dans son ensemble, il atteint 31% en 2016. Les personnes les plus touchées par ce phénomène sont âgées entre 30 et 49 ans (jusqu’à 38% !). Les séniors sont aussi touchés, puisque durant la même période, les quinquagénaires ont connu une progression plus rapide que les autres tranches d’âge. Lorsque l’on se focalise sur le chômage des séniors vénissians (55-64ans), le fossé entre les habitants de la commune et métropolitains s’est creusé. Il est fort à craindre que les futurs retraités vénissians deviendront les prochains pauvres de la commune ?
Des élus locaux peu loquaces
Et que pensent nos élus. Et bien selon Michèle Picard, l’emploi comme la sécurité sont du domaine régaliens, certes, mais hormis parfois, le maire de Vénissieux, les autres élus concernés communiquent rarement (voire jamais ?) sur les statistiques économiques, préférant se féliciter généralement des moyens mis en œuvre plutôt que des résultats obtenus. Probablement plus préoccupé par la politique nationale que par la souffrance locale dans laquelle s’enlise les vénissians ?
Pourtant si on écoute les élus de la majorité y compris ceux concernés par l’emploi et l’insertion, dont le chef de file de la France Insoumise vénissian et ses militants ceux-ci persistent en promettant de la constance et de la sincérité dans leur engagement. Bien évidemment, quand on connait les effets de la précarité sur le comportement électoral, on comprend mieux pourquoi les élus d’extrême gauche lèvent le pied lorsqu’il s’agit de juguler la pauvreté à Vénissieux. Y aurait-il une forme de mutisme malveillant qui cautionne lourdement les chiffres présentés par l’INSEE !
Bien que la politique de l’emploi demeure du ressort de l’Etat, on constate que sur la thématique du chômage, la ville de Vénissieux a toujours accusé un retard important par rapport à la Métropole de Lyon. A Vénissieux, plus d’1/4 des jeunes de 15 à 24 ans sont déscolarisés et confrontés à des difficultés d’insertion. On ne peut que regretter que le taux de scolarisation des vénissians soit si faible après 18 ans.
L’insertion par la formation et l’activité économique
Quand on connait l’appétit des entreprises pour recruter des profils à BAC+2/+3, on se demande comment les responsables politiques locaux et métropolitains vont se saisir de cet enjeu pour proposer des solutions à l’aube des municipales de 2020.
Face à ce lourd bilan, Idir BOUMERTIT, maire-adjoint du Grand Projet de Ville, de la formation et de l’insertion, et conseiller métropolitain, maintient qui pour les municipales 2020 rejoint le camp de Michèle Picard, cautionne le bilan de l’élue communiste et « considère que le contrat a été tenu mais reste toujours preneur d’idées nouvelles » (Lire expression du 31/10/2019). On pourrait même dire que son commentaire peut être jugé indécent par les venissians, vu la situation économique de la ville et la taux de chômage de la commune et dans certains quartiers.
L’insertion par le sport ?
Les activités physiques et sportives sont des supports essentiels de la vie sociale. Elles sont sources d’engagement et d’épanouissement personnel. Elles constituent des expériences éducatives. Sur ce point encore, la ville de Vénissieux présentait l’un des plus faibles taux de licenciés engagés dans une activité sportive associative (15 licenciés / 100 habitants au recensement des licences et clubs sportifs / source Injep – Meos – 2015). Pourtant, lors des assemblées générales de quartiers, la commune n’hésite pas à mettre en avant son niveau d’équipement. Vénissieux, commune suréquipée en installations sportives par rapport à son usage effectif ?!
On peut douter fortement que les contribuables vénissians, déjà plombé par le niveau communal de la taxe foncière, acceptent cette situation lors des prochaines échéances électorales.
Pour les lecteurs qui souhaiteraient consulter les données de l’INSEE, il peuvent aller sur le lien https://www.insee.fr/fr/statistiques/2011101?geo=COM-69259#consulter-sommaire
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