Le journal Expressions serait-il menacé d’existence au point de créer un collectif de Vénissieux Unis ?
Suite à une action judiciaire intentée devant le tribunal administratif de Lyon par cinq conseillers municipaux d’opposition de Vénissieux, contestataire de la subvention municipale allouée au journal Expressions-Vénissieux, la rédaction a décidé de publier une tribune alarmiste signée par le collectif des Amis d’Expressions, dans le but de soutenir le journal et d’appeler la population à agir pour sauvegarder son existence, car selon la décision du juge, cela mettrait en péril sa survie même.
Alors que les auteurs de la tribune tentent de mobiliser le soutien de la communauté locale, il est essentiel de prendre du recul et d’examiner la situation de manière objective.
Les conseillers municipaux d’opposition se sont basés sur un rapport de la Cour des Comptes qui précise que le journal est considéré comme « une entreprise de presse commerciale soumise aux mêmes règles que les sociétés commerciales, et que l’intérêt communal n’est pas démontré. De plus, le fondement légal de cette aide financière fait défaut et ne relève pas du régime des aides publiques directes à la presse versées par l’État, réservées aux publications et agences de presse, ce qui ne semble pas être le cas d’Expressions ».
Dans ce contexte, on peut se poser des questions quant à l’importance et la légitimité du journal, notamment en ce qui concerne son financement public.
Expressions prétend être un lien entre les habitants de Vénissieux et leur ville. Cependant, il est légitime de se demander dans quelle mesure ce journal a réellement réussi à remplir cette mission, étant donné que la rédaction a décidé de ne pas couvrir les faits divers, contrairement aux médias traditionnels et aux sites d’information payants ou non, qui traitent de l’ensemble de l’actualité.
La tribune insiste sur la proximité de l’information proposée par Expressions. Certes, le travail journalistique est de qualité dans certains domaines, et bien que le journal soit rédigé par des journalistes titulaires de la carte professionnelle, cela suffit-il à garantir son objectivité et son impartialité ? On peut se demander si la dépendance financière à l’égard de la subvention municipale ne pose pas des questions quant à l’indépendance éditoriale du journal et à sa capacité à critiquer les actions de la municipalité.
Expressions affirme remplir une mission de service public, mais son financement par une subvention municipale d’un montant avoisinant les 600 000 euros remet peut-être en question cette indépendance éditoriale. Les conseillers municipaux d’opposition qui contestent cette subvention soulèvent des préoccupations légitimes quant à l’utilisation des fonds publics. Dans un contexte où de nombreux services publics essentiels sont peut-être sous-financés, il est pertinent de se demander si cette importante subvention municipale en faveur d’un journal local constitue la meilleure utilisation des finances de la ville.
Expressions affirme être le seul accès gratuit à la presse, grâce à son site internet et à sa distribution bimensuelle accessible aux Vénissians. Cependant, les lecteurs ont désormais accès à une multitude de sources d’informations, à l’exception des faits divers, ce qui remet en question l’idée selon laquelle Expressions est leur seul lien avec l’actualité locale.
Certes, le journal local basé à Vénissieux pourrait être confronté à des difficultés financières suite à la décision du tribunal, mettant ainsi en péril sa survie. Les auteurs de la tribune lancent donc un appel émotionnel à la population pour soutenir le journal.
L’accès à l’information évolue dans un monde numérique en constante expansion, offrant aux lecteurs de nombreuses sources d’informations locales. Toutefois, si Expressions parvient à surmonter les défis actuels grâce au soutien du collectif de Vénissieux, il devra également réfléchir à son modèle de financement et à sa capacité à fournir une couverture complète de l’actualité locale y compris les faits divers importants.
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