Le ministre de la l’Education Nationale a présenté « le plan mixité » qui sera mis en œuvre à partir de 2024 pour une période de trois ans. Mais ce sera à chaque académie, donc aux recteurs et rectrices de mettre en place avant la fin du mois de juin, des instances académiques de dialogue, de concertation et de pilotage de la mixité sociale.
Du point de vue des syndicats, la pilule de ce plan ne passe pas. Selon Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU « La mixité sociale et scolaire est sacrifiée sur l’autel des calculs politiques du moment. Sans cadrage ni impulsion nationale, ce plan risque de n’être qu’une coquille vide. » Pour l’Unsa-Éducation « la communauté éducative attendait des mesures fortes, ambitieuses, à même de renverser la vapeur face à un phénomène de ségrégation sociale qui menace la démocratie, le plan d’action annoncé s’est révélé décevant avec des mesures très limitées » (l’Etudiant)
Du côté de l’association No-Guetto, interviewé par Lilia Ben Hamouda du site café pédagogique « la boîte à outils qui fait office de Plan mixité présentée par le Ministre est insuffisante ». Pour Pierre Obrecht, membre de l’assocation No-Guetto et ancien attaché parlementaire de l’ex député Yves Blein, « la réduction du plan mixité à la présentation d’une “boîte à outil à l’attention des recteurs” est plus que décevant »
Pour favoriser la mixité scolaire, l’association No-Ghetto, prend le cadre de l’article L 213-1 du code de l’éducation qui « prévoit actuellement que les départements peuvent modifier la sectorisation pour améliorer la mixité sociale. Nous préconisons de changer la loi et de remplacer cette possibilité par une obligation. Les élus locaux seraient donc obligés de prendre en compte la dimension de mixité sociale pour choisir le site d’un nouveau collège ou pour ajuster la carte scolaire »
Il est évident que le plan du ministre manque de courage, et les critiques des syndicats sont légitimes mais ne signifient pas nécessairement un rejet total du plan, mais plutôt une volonté d’assurer une mise en œuvre équilibrée et respectueuse des conditions de travail des enseignants, ainsi que des besoins des élèves et des établissements. Le dialogue entre les syndicats, les associations, le ministère de l’Éducation et les autres parties prenantes est crucial pour trouver des solutions constructives et promouvoir une éducation de qualité pour tous.
À lire → Pour plus de mixité, il faut une réforme structurelle de Lilia Ben Hamouda
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