Municipales 2026 : à Vénissieux, la gauche se déchire

Dans un long communiqué publié le 27 novembre 2025, signé par Serge Truscello, secrétaire de la section PCF de Vénissieux, les communistes vénissians critiquent vivement la candidature d’Idir Boumertit (LFI) à l’élection municipale de 2026 face à la maire sortante Michèle Picard. Le ton est particulièrement offensif, tant sur la stratégie de La France insoumise que sur le bilan du député.

Un contexte national jugé explosif

Le communiqué s’ouvre sur une analyse alarmiste de la situation politique nationale. Selon le PCF local, le fonctionnement institutionnel est à bout de souffle, avec un président « qui n’entend rien » et un Parlement « qui ne décide rien ». Cette situation créerait une instabilité profonde, particulièrement ressentie dans les quartiers populaires, et favoriserait la montée de l’extrême droite.

Le PCF estime que le risque d’une victoire du Rassemblement national au niveau national est désormais « sérieux » et appelle, en conséquence, à un rassemblement large de toutes les forces de gauche et progressistes.

La candidature d’Idir Boumertit au cœur des critiques

C’est dans ce contexte que la candidature d’Idir Boumertit est vivement contestée. Pour le PCF de Vénissieux, cette décision s’inscrit dans une stratégie nationale de La France insoumise, qui consiste à présenter des candidats dans presque toutes les villes dirigées par la gauche.

Les communistes estiment que ce choix « hypothèque l’avenir » et affaiblit le rassemblement local au moment même où l’unité serait indispensable. Ils rappellent que LFI, partenaire de la majorité municipale, n’avait jusque-là exprimé « aucun désaccord » sur la gestion de la ville ni sur les projets conduits en commun.

« Faire mieux » : le slogan de campagne

Le PCF s’attaque ensuite directement au slogan de campagne de M. Boumertit, « Faites mieux ». Pour les communistes, ce mot d’ordre, appliqué indifféremment à toutes les municipalités, constitue un « terrible mensonge ». Ils estiment qu’il masque une stratégie de campagne avant tout nationale.

Le communiqué établit un lien direct avec le livre de Jean-Luc Mélenchon paru en 2023 intitulé « Faites mieux ! Vers la Révolution citoyenne », et accuse Idir Boumertit d’utiliser l’élection municipale comme une étape vers de futures échéances nationales, sans se soucier du risque de bascule à droite, notamment à la Métropole de Lyon, face à la candidature de Jean-Michel Aulas qui reste en tête des sondages.

Un bilan de député jugé insuffisant

Le communiqué reviens aussi sur le travail du député à l’Assemblée Nationale, sous une forme de critique sur le terrain de l’action parlementaire du député. Le PCF pose explicitement la question : pourquoi vouloir « faire mieux » comme maire quand, selon eux, le député n’a pas su « faire mieux » dans son mandat ?

Le communiqué affirme que depuis son élection en 2020, Idir Boumertit serait resté silencieux sur de nombreux dossiers majeurs, citant notamment :

  • l’absence d’initiative locale visible contre la réforme des retraites,
  • le manque de mobilisation sur les conséquences des budgets gouvernementaux,
  • ou encore l’absence de prise de position sur la loi immigration.

Le rassemblement des législatives remis en cause

Les communistes reviennent également sur les législatives de 2022 et 2024, pour lesquelles ils affirment avoir retiré la candidature de Michèle Picard afin de favoriser le rassemblement. Ils regrettent que cet esprit d’unité ait, selon eux, été abandonné depuis.

Toujours selon le communiqué, plusieurs demandes de rencontre auraient été adressées à la FI sans réponse. Après un simple échange téléphonique à l’été, ils disent avoir appris la candidature par la presse et par un tract distribué sur un marché, sans information préalable, ce qu’ils qualifient de « manque de courage et d’honnêteté politique ».

Une alliance locale qui fait polémique

Le communiqué évoque le ralliement de M. Ben Khelifa (ex PS), élu d’opposition et ancien soutien du macroniste Yves Blein en 2020. Les communistes rappellent que ce dernier défendait alors notamment l’armement de la police municipale.

La défense du bilan de la municipalité Picard

En opposition à la candidature de M. Boumertit, le PCF de Vénissieux dresse un bilan très positif de l’action municipale conduite par Michèle Picard, mettant en avant les politiques menées dans les domaines du social, de l’environnement, de l’enfance, de l’éducation, de la santé, du logement, de la culture, du sport et de la sécurité. Ils affirment également que la maire poursuivra la bataille pour obtenir des moyens financiers et humains de la part de la Métropole, de la Région et de l’État, afin de renforcer les services publics.

La candidature d’Idir Boumertit incarne-t-elle les logiques nationales de division et fait-elle peser un risque politique majeur pour l’avenir de Vénissieux, au point de faire basculer la ville dans le camp de la droite ?

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