Dans plusieurs quartiers de la commune, des voitures abandonnées depuis de longs mois continuent de susciter l’incompréhension et l’exaspération des habitants. Véhicules hors d’usage, laissé à l’abandon ou entièrement désossés, ces épaves ou voitures ventouses occupent parfois durablement l’espace public et participent à une dégradation du cadre de vie.
Récemment, l’élu d’opposition Farid Ben Moussa a remis le sujet sur le devant de la scène à travers une vidéo publiée sur sa page Facebook. Sur un ton volontairement humoristique, il y montre une voiture complètement désossée, abandonnée selon lui depuis de nombreux mois. Si la forme se veut légère, le fond du message est clair : cette situation semble perdurer sans qu’aucune intervention ne soit engagée.
Dans sa vidéo, il pointe du doigt l’absence de réaction de la police municipale et du bailleur, qu’il estime pourtant compétents pour agir. L’épave, devenue presque un élément du décor, soulève pourtant plusieurs enjeux : risques pour la sécurité, nuisances visuelles, sentiment d’abandon exprimé par les riverains.
La publication a rapidement fait réagir sur les réseaux sociaux. De nombreux internautes indiquent connaître des situations similaires dans d’autres secteurs de la ville, évoquant des véhicules laissés à l’abandon pendant de très longues périodes. Pour certains habitants, ces épaves sont le symbole d’un manque de suivi et de coordination entre les différents acteurs concernés.
Quelle est la législation concernant les voitures épaves ?
En France, la présence de véhicules abandonnés ou hors d’usage sur la voie publique est strictement encadrée par la loi. Un véhicule épave est généralement considéré comme tel lorsqu’il est :
- hors d’état de circuler,
- privé d’éléments essentiels (roues, moteur, carrosserie),
- ou manifestement abandonné sur l’espace public.
La procédure est la suivante :
- Le maire, au titre de ses pouvoirs de police, est compétent pour faire enlever un véhicule abandonné sur la voie publique.
- La police municipale ou nationale peut constater l’infraction et apposer un avis de mise en demeure sur le véhicule.
- Si le propriétaire est identifié, il dispose d’un délai (généralement 7 à 10 jours) pour retirer le véhicule ou le remettre en état.
- En l’absence de réaction, le véhicule peut être mis en fourrière, puis confié à un centre agréé de véhicules hors d’usage (VHU) pour destruction.
Lorsque le véhicule est situé sur un parking privé ou dépendant d’un bailleur, la responsabilité peut incomber au propriétaire du terrain ou au bailleur, qui doit alors engager les démarches nécessaires, parfois après une décision de justice.
L’abandon d’un véhicule est passible de sanctions, pouvant aller jusqu’à 1 500 euros d’amende, voire davantage en cas de récidive ou de pollution avérée.
Un sujet au-delà de l’anecdote
Si la vidéo de cet élu utilise l’humour pour interpeller, elle met en lumière un problème bien réel pour les habitants concernés. La présence prolongée de voitures épaves interroge sur la réactivité des services compétents et sur la prise en compte des signalements citoyens.
Reste à savoir si cette exposition médiatique locale permettra d’accélérer les démarches et d’apporter une réponse concrète à un problème qui, pour de nombreux riverains, n’a que trop duré.

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