C’est en réalité tôt le 7 mai 1945 que fut signée la fin des combats de la Seconde Guerre mondiale – en Europe, du moins – après 5 ans et demi de conflit. A 2h41 du matin très exactement, le général Jodl signa la capitulation sans conditions des forces nazies, dans une petite salle de classe du « collège technique et moderne » de Reims. Les représentants russe, anglais et américain lui succédèrent – à noter que le document comporte une quatrième signature : celle du représentant du Général de Gaulle, le général François Sevez – qui signa uniquement en tant que témoin. Cette capitulation mit fin à une guerre ou il y a eu 60 millions de morts et il faut que les jeunes se souviennent de cette date.
C’est aussi un jour férié, (ou presque puisque la plupart des commerces et grandes surfaces sont ouverts). Ce ne fut pas toujours le cas, loin de là.Pour commencer, il fallut 8 ans pour en faire un jour chômé, par décret de mars 1953. Et ça ne dura pas longtemps : dès 1959, un décret signé du… Général de Gaulle garda la commémoration mais pas le jour férié. Mieux encore : en 1975, Valéry Giscard d’Estaing supprima carrément les commémorations du 8 mai dans un contexte de réconciliation avec l’Allemagne ! Amusant quand on se souvient que quelques années plus tard, VGE se dirait heurté de voir défiler des troupes allemandes sur les Champs-Elysées en juillet 1994…C’est à François Mitterrand qu’on doit le retour du côté férié et mémoriel du 8-Mai : la décision fut prise dès son arrivée au pouvoir, en octobre 1981.
Mais ce 8 mai 1945 est aussi une date importante pour la France qui parfois oublie son Histoire. Certes le 8 mai 1945 signifie la fin du nazisme mais il correspond aussi à l’un des moments les plus sanglants de l’histoire nationale Le 8 mai 1945 fut un mardi pas comme les autres en Algérie. Les gens massacrés ne l’étaient pas pour diversité d’avis, mais à cause d’un idéal.La liberté
La fin de la Seconde Guerre mondiale, où pourtant 150.000 Algériens s’étaient engagés dans l’armée aux côtés de de Gaulle. Ce fut la fin d’une guerre pour les Européens,mais pour d’autres, en Algérie, à Sétif, Guelma, Kherrata, Constantine et un peu partout, ce fut l’atrocité d’une colonisation
Pour fêter la fin des hostilités de la seconde guerre mondiale et la victoire des Alliés, un défilé est organisé. Les partis nationalistes algériens, profitant de l’audience particulière donnée à cette journée, décident par des manifestations d’abord pacifiques de rappeler leurs revendications patriotiques. Mais à Sétif un policier tire sur un jeune scout musulman tenant un drapeau de l’Algérie et le tue, ce qui déclenche une émeute meurtrière des manifestants, avant que l’armée n’intervienne.
Il y aura parmi les Européens plus d’une centaine de morts et autant de blessés. Le nombre des victimes algériennes, difficile à établir, est encore sujet à débat en 2014. Les autorités françaises de l’époque fixèrent le nombre de tués à 1 165. Un rapport des services secrets américains à Alger en 1945 notait 17 000 morts et 20 000 blessés. Le gouvernement algérien avance le nombre de 45 000 morts. Suivant les historiens, le nombre varie de 8 000 (Charles-Robert Ageron, Charles-André Julien) à 15 000 victimes. Pour Antoine Benmebarek, l’administrateur chargé de la région de Sétif lors du massacre, il s’élèverait à 2 500 morts.
Dans les autres villes de la région, c’est le même scénario, la répression, menée par l’armée et la milice de Guelma, est d’une incroyable violence : exécutions sommaires, massacres de civils, bombardements de mechtas. De nombreux corps ne peuvent être enterrés ; ils sont jetés dans les puits, dans les gorges de Kherrata en Kabylie. Des miliciens utilisent les fours à chaux pour faire disparaître des cadavres.
Donc, c’est bien de commémorer la capitulation de seconde guerre mondiale, mais il ne faut certainement pas oublié les massacres perpétrés par les colons et l’armée française. Les communistes vénissians ont-ils la mémoire courte ou simplement ont-ils oubliés cette partie de l’Histoire. Les jeunes français d’origine algérienne qui pour la plupart ont la double nationalité, ne doivent pas oublier. La ville de Vénissieux devrait aussi se souvenir de cette tragédie qui s’est déroulée de l’autre côté de la Méditerranée. Certaines municipalités commémore l’Autre 8 mai 1945 : pourquoi pas Vénissieux. ?
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