Mairie de Vénissieux : drapeau palestinien absent : le député Boumertit regrette

Alors que le nombre nombre était plus bas plus tôt dans la matinée (vers 9h), puisque 21 communes avait déclaré hissé le drapeau palestinien, le ministère de l’Intérieur a indiqué qu’à midi ce 22 septembre, 52 mairies avaient hissé le drapeau palestinien. 

Plusieurs municipalité ont défié l’interdiction du ministre de l’Intérieur, notamment, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), Nantes (Loire-Atlantique), Lyon (Rhône), Malakoff (Hauts-de-Seine), Grabels (Hérault), Tarnos (Landes), Carhaix (Finistère), Saint-Ouen, Rouen est mentionnée comme ayant les drapeaux palestinien + israélien (mais ce cas est un peu différent), Creil (Oise), Grigny (Essonne), La Courneuve (Seine-Saint-Denis), Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), Stains (Seine-Saint-Denis) ainsi que Mitry-Mory (Seine-et-Marne), la ville de Vénissieux a décidé de ne pas affiché le drapeau palestinien. 

La reconnaissance par la France de l’État de Palestine à l’ONU, saluée par la maire communiste de Vénissieux Michèle Picard comme une « avancée historique et une étape importante vers la paix », aurait pu être l’occasion pour la ville de réaffirmer publiquement et visiblement son engagement. Car sur le fond, personne ne peut douter de la constance de Vénissieux : traité d’amitié avec Jénine, subventions humanitaires, accueil de jeunes Palestiniens, vœux municipaux en faveur de la paix et de la reconnaissance d’un État palestinien. La commune a multiplié les gestes concrets depuis plus de vingt ans.

Pourtant, en ce 22 septembre 2025, alors que de nombreuses mairies de gauche – de Lyon à Saint-Denis en passant par Malakoff ou Nantes – ont choisi de hisser le drapeau palestinien, Vénissieux est restée en retrait. La ville n’a pas franchi le pas d’un affichage symbolique fort, qui aurait résonné jusque dans l’agglomération lyonnaise et au-delà, alors que le président Macron s’exprime ce lundi 22 septembre à la tribune des Nations unies.

Ce paradoxe interroge : pourquoi une municipalité qui rappelle sans relâche son « indéfectible solidarité » avec la Palestine choisit-elle la retenue sur un geste purement symbolique ? Est-ce une prudence face aux injonctions du ministère de l’Intérieur qui a rappelé l’illégalité de l’affichage de drapeaux étrangers sur les frontons ? Est-ce un calcul politique pour ne pas alimenter une polémique nationale ?

Le choix de Vénissieux contraste en tout cas avec la radicalité de son discours. D’un côté, la maire dénonce « le génocide du peuple palestinien » et appelle à imposer le droit international face à la colonisation israélienne. De l’autre, elle refuse le geste visuel le plus immédiatement lisible de solidarité : hisser un drapeau.

À l’heure où la France bascule symboliquement dans le camp des pays reconnaissant l’État de Palestine, Vénissieux semble vouloir rester fidèle à sa tradition militante, mais sans s’exposer au bras de fer institutionnel qui s’annonce entre certaines municipalités et l’État. Une position intermédiaire, qui risque cependant de décevoir ceux qui attendaient un geste fort, à la hauteur des mots.

En tout cas, ce choix de retenue n’a pas manqué de faire réagir. Idir Boumertit, député LFI de la 14ᵉ circonscription du Rhône, sur sa page Facebook :

« À Vénissieux, ma ville de naissance, de vie et de cœur, ce n’est pas le cas. Je le regrette vivement. Les symboles, ça compte, et ça parle au-delà de tout. Quand on se bat pour une cause juste, il faut savoir dépasser les convenances opportunément brandies par Retailleau. »

Une critique qui illustre le malaise : comment conjuguer un soutien politique fort et des gestes symboliques absents, alors même que d’autres villes choisissent d’assumer l’affichage public de leur solidarité ?

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