Le collectif des amis d’Expressions, refait son apparition en ce dernier jour de l’année 2023 dans les colonnes du journal local. Pour rappel, cet appel est lancé, en réponse à la contestation par cinq conseillers municipaux de l’opposition de la subvention municipale versée au journal, qui selon eux, soulève des questions fondamentales quant à la légitimité du financement d’un média qui dépend largement de la subvention municipale.
Le but de cet appel, est de mobiliser la population en faveur du maintien du journal, mais certains opposants critiquent cette subvention qui pour 2023 s’élevait 610 000 euros. Les conseillers municipaux de l’opposition se basent notamment sur un rapport de la Cour des Comptes qui précise que le journal est considéré comme une entreprise de presse commerciale soumise aux mêmes règles que les sociétés commerciales, et que l’intérêt communal n’est pas démontré. De plus, le fondement légal de cette aide financière fait défaut et ne relève pas du régime des aides publiques directes à la presse versées par l’Etat, réservées aux publications et agence de presse ce qui ne semble pas être le cas d’Expressions.
Mais pour le collectif des amis d’Expressions, sans cette subvention le journal ne pourra pas survivre durablement et met en péril l’emploi de neuf personnes. Cependant, les vénissians peuvent légitiment penser que cette dépendance financière suscite des inquiétudes quant à l’indépendance éditoriale du journal. Un média qui dépend fortement des fonds publics peut-il réellement prétendre à une objectivité totale et à une couverture impartiale des événements locaux, surtout lorsqu’il est question de la municipalité qui le subventionne ? La presse nationale écrite est aussi subventionnée par l’Etat, en 2022, le ministère de la Culture a versé 28 M€ à 370 titres dans le cadre des aides au pluralisme mais cette aide est distribué entre plusieurs organes de presse dont Le progrès.
Bien que l’appel insiste sur le rôle central d’Expressions en termes d’information et de lien social, il est important de se demander si un média subventionné peut véritablement remplir une mission de service public sans compromettre son impartialité ?.
Il est crucial de faire la distinction entre le soutien populaire au journalisme indépendant en général et le soutien spécifique à un média qui bénéficie d’une subvention importante de la municipalité. La question du financement soulève des doutes sur la capacité du journal à rester véritablement indépendant et à refléter une diversité d’opinions, en particulier lorsqu’il s’agit de sujets sensibles liés à la municipalité. De plus la rédaction a décidé de ne pas évoquer les faits divers qui font partie de la vie quotidienne et qui sont relatés dans les autres journaux et sites locaux.
Le collectif présente le journal local comme un complément à la presse payante, mais peut-on ignorer le fait que sa gratuité est assurée par les fonds publics ? Les médias payants peuvent également remplir des missions de service public tout en préservant leur indépendance financière.
Bien que ce collectif mette en avant l’importance du journal pour les vénissians qui par ces articles publient des sujets sur la culture, le sport, la société, sans les faits divers, on peut dire que les Vénissians ont besoin d’une information locale qui aborde tous les sujets, mais il est impératif que l’information des médias soit impartiale et exempte de toute influence politique directe.
On ne peut pas non plus nier que les articles du journal sont aussi une source d’informations sur les sujets évoqués ci-dessus, mais ce n’est pas le travail des journalistes qui est en cause, mais le financement qui représente une somme importante pour la ville de Vénissieux..
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