Dans un contexte économique et social déjà délicat, la maire de Vénissieux, Michèle Picard, semble affronter une situation qui met à mal son efficacité d’être entendu et de son projet de mixité dans le quartier Vénissy. Son article sur son site internet et l’interview accordée au journal Expressions révèlent un manque d’anticipation qui suscite de vives interrogations.
La première critique à formuler concerne l’attitude de la maire vis-à-vis du groupe Casino. Affirmer avoir été « prise au dépourvu » face à l’annonce d’un possible remplacement de l’enseigne par le supermarché halal Le Triangle révèle une gestion passive et réactive, qui contraste avec les attentes d’une municipalité proactive. En effet, si elle affirme qu’au printemps 2024, le groupe Casino l’a informée de sa recherche d’un repreneur pour son magasin de Vénissy, elle a été surprise d’apprendre, en septembre, par la presse, que l’enseigne Triangle pourrait s’installer prochainement. Cela soulève des questions sur sa gestion de ce dossier. D’ailleurs le député, qui prône dans son texte la mixité dans ce quartier, semble bien loin des affaires locales.
En effet, si la maire reconnaît avoir été informée de la recherche d’un repreneur, son silence jusqu’à l’annonce publique est pour le moins préoccupant. Quelles mesures a-t-elle mises en place pour dialoguer avec le groupe Casino avant d’être confrontée à cette situation? La proximité historique, comme elle le précise, entre la ville et l’enseigne n’aurait-elle pas dû inciter à une vigilance accrue?
L’indignation de Michèle Picard à l’égard du groupe Casino est palpable, mais reste largement verbale. Son appel aux pouvoirs publics et au procureur de la République pour examiner les conditions de la cession semble plus être un cri de désespoir qu’une stratégie réfléchie. Récemment, Idir Boumertit, député de la 14ème circonscription du Rhône a lui aussi écrit à la Ministre déléguée auprès de la ministre du Partenariat avec les territoires et de la Décentralisation, chargée de la Ruralité et de l’artisanat, Françoise Gatel pour garantir que cette cession soit réexaminée dans un cadre de concertation. Tous deux sachant très bien qu’il est peu probable que le gouvernement interfère dans une affaire purement commerciale
Mme le maire et la Métropole avaient évoqué, une sorte de « solution multiple » avec l’intention d’intégrer deux enseignes dans le local de 3000 m² qui garantirait la reprise de tout le personnel, mais elle est censée savoir qu’en général lors d’une reprise d’un commerce, le nouvel arrivant reprend aussi logiquement une partie ou tout le personnel.
L’argument de préserver l’offre d’alimentation générale pour le « vivre ensemble » est fondamental, mais il devient difficile à défendre lorsqu’on constate l’absence de mesures préventives. Que reste t-il au maire ? Et bien elle appelle les habitants à se mobiliser, mais cela ressemble à une tentative de de désespoir. Mais mobiliser pourquoi ? Refuser l’implantation de Triangle ? Revoir les conditions de la reprise ?
Ceci ressemble bien à une action sans réussite.
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