
Ce mardi, une scène rare s’est déroulée à l’Assemblée nationale : les députés de La France insoumise (LFI) ont brandi les photos d’enfants palestiniens tués à Gaza, dénonçant l’horreur des bombardements israéliens. L’initiative, coordonnée, visait à rappeler que derrière les chiffres effrayants — plus de 13 000 enfants tués selon certaines sources — il y a des visages, des prénoms, des vies brisées.
Aymeric Caron, dans une prise de parole, a déclaré : « Jamais dans l’histoire récente, des enfants n’ont été massacrés en si grand nombre. » Le député a poursuivi en rappelant que « dans cet hémicycle, les complices sont nombreux », interrogeant ainsi le silence ou l’indifférence d’une partie des élus face à une tragédie humaine d’une ampleur historique.
Mais au lieu d’une réponse à la hauteur de la gravité de la situation, le gouvernement a opposé une posture défensive, creuse, voire insultante. Le ministre délégué chargé de l’Europe, Benjamin Haddad, a préféré dénoncer « des outrances et des caricatures », accusant LFI de « souffler sur les braises de l’antisémitisme », sans jamais évoquer les milliers de victimes civiles palestiniennes.
Cette réponse est un non-sens moral et politique. En évacuant la réalité de ce que subit la population de Gaza, en éludant les faits — des quartiers entiers rasés, des hôpitaux bombardés, des enfants ensevelis sous les gravats — le ministre donne l’impression que la vie palestinienne ne mérite ni reconnaissance, ni compassion, ni même mention.
Qualifier de « caricature » le rappel du nombre d’enfants tués, c’est inverser la gravité : ce n’est pas l’indignation qui est excessive, c’est le silence des autorités françaises et l’absence de sanctions qui sont insupportables.
LFI, avec ce geste, a voulu forcer la représentation nationale à regarder en face ce que beaucoup préfèrent ignorer : l’humanité des victimes. Et si l’Assemblée peut s’indigner pour des règles de forme — comme l’interdiction des affiches — elle devrait aussi s’indigner pour les morts sans visage que cette forme a voulu incarner.
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