Ikéa : de Vénissieux ou de Bron Parilly ?

Dans le vaste monde de la publicité, où les frontières entre l’art et le commerce se confondent souvent, IKEA a une fois de plus montré sa maîtrise de l’art subtil de la communication à grande échelle. Cette fois-ci, la scène de la grande annonce se déroule sur la place Bellecour de Lyon, un lieu où la tradition et le modernisme se rencontrent dans une danse complexe.

Alors que les travaux de rénovation transforment les bâtiments historiques de cette place emblématique, une bâche publicitaire géante attire l’attention de tous. Mais ce n’est pas n’importe quelle publicité. Non, c’est IKEA qui s’étale fièrement, annonçant des baisses de prix sur plus de 1 500 produits. Un coup de communication XXL, pour un magasin situé… selon ActuLyon à Bron Parilly.

Oui, vous avez bien lu, le site d’actualité en ligne Actu Lyon, précise que le géant suédois est situé à Bron Parilly, ignorant ostensiblement sa véritable localisation qui est, si je ne me trompe pas, bien sur la commune de Vénissieux. Une fantaisie de géolocalisation qui risque de faire grincer quelques dents du côté de la mairie communiste de Vénissieux. On espère que la maire communiste de Vénissieux ne manquera pas de rappeler à IKEA sa véritable adresse, avec un zeste d’ironie et peut-être même un soupçon d’indignation..

Au delà de sa localisation, les réactions ne se sont pas fait attendre. Les élus écologiques de la Ville et de la Métropole de Lyon, soucieux de préserver l’équilibre entre les commerces indépendants et les grandes chaînes, expriment leur désapprobation. Camille Augey, adjointe au maire de Lyon en charge du commerce, dénonce cette intrusion de la grande distribution dans l’espace public lyonnais. Elle appelle à soutenir les commerces locaux plutôt que de succomber aux sirènes des enseignes gigantesques, même si elles sont virtuellement proches.

Benjamin Badouard, co-président du groupe des écologistes à la Métropole de Lyon, rejoint le chœur des mécontents. Pour lui, cette publicité démesurée vient s’ajouter à une série de provocations vis-à-vis des commerces de proximité, déjà fragilisés. Et la localisation fantaisiste de l’enseigne suédoise n’arrange rien à l’affaire.

 

Pendant ce temps, le maire LR du 2e arrondissement, Pierre Olivier, préfère pointer du doigt la politique des mobilités de ses adversaires politiques plutôt que de se pencher sur les subtilités de la géolocalisation publicitaire. Une diversion bienvenue dans un débat qui risque de s’enliser dans les méandres de la polémique.

Mais au-delà des querelles politiques, cette affaire révèle une vérité fondamentale : dans l’ère de la communication numérique et de la virtualité, la frontière entre le réel et l’imaginaire est de plus en plus floue. IKEA, en choisissant de placer son magasin à quelques arrêts de métro de la réalité, nous rappelle que dans le monde de la publicité, la perception est souvent plus importante que la réalité. Et pour cela, nous lui tirons notre chapeau, même s’il est virtuel.

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