
Une vidéo tournée samedi 24 mai en plein après-midi boulevard Lénine, aux Minguettes, suscite de vives réactions à Vénissieux et bien au-delà. On y voit un jeune homme tiré semble t-il par les cheveux par un policier de la Brigade Spécialisée de Terrain (BST) lors d’une interpellation, cette version est contestée par les policiers. La scène, filmée par une femme identifiée comme sa sœur, a été largement relayée sur les réseaux sociaux tout au long du week-end.
Pour l’instant, le parquet de Lyon a précisé qu’aucune plainte n’a été déposée à l’encontre des fonctionnaires de police. «Il résulte des premiers éléments de cette enquête que cet homme, qui avait préalablement résisté à son interpellation, n’a pas été saisi par les cheveux par les fonctionnaires de police mais par le col de son vêtement»
Sur les images, on aperçoit également un policier projeter le téléphone de la jeune femme au sol avant qu’un autre agent n’utilise sa bombe lacrymogène à bout portant sur son visage. L’intervention a entraîné des tensions dans le quartier dans les heures qui ont suivi.
La page FaceBook de JSL (Le Journal de Saône et Loire) a publié dans une vidéo le témoignage du jeune homme sorti de garde à vue
L’association France des Banlieues, implantée localement, a vivement réagi dans un communiqué. Selon les propos recueillis pas LyonMag, l’association dénonce une « bavure policière » et accuse la BST de « violences injustifiables, une jeune fille violemment gazée au visage, son téléphone arraché puis jeté au sol, et l’ensemble du quartier aspergé de gaz lacrymogène sans aucune provocation, sans aucun danger, sans aucun motif légitime. »
L’association affirme que ce type de scène « n’est pas un incident isolé » et évoque plusieurs faits récents signalés dans l’agglomération : « passage à tabac d’un travailleur dans un bureau de tabac » l’enquête pour violence policière ouverte l’an dernier pour une intervention de cette même BST a été finalement classée sans suite par le parquet de Lyon.
Son président, Mokrane Kessi, dénonce dans un message publié sur les réseaux sociaux le « classement sans suite » récurrent de ces affaires et appelle à une réaction ferme des autorités. Il exige la suspension immédiate des agents impliqués, l’ouverture d’une enquête indépendante, une réponse publique de la préfète et du procureur, ainsi que la dissolution pure et simple de la BST.
Pour l’instant, ni la préfecture, ni le parquet de Lyon ne se sont exprimés publiquement sur cette interpellation. Une séquence qui, une fois de plus, ravive les tensions autour des pratiques policières dans certains quartiers de la métropole.
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