Maires de banlieues : entre solutions illusoires et crises perpétuelles

Sous le feu des projecteurs, les maires de banlieues se sont récemment entretenus avec Emmanuel Macron pour proposer des solutions aux problèmes qui affligent certaines cités. Une rencontre qui a attiré l’attention, mais qui suscite également des controverses quant à la politique municipale mise en place par ces élus. L’élu vénissian Farid BenMoussa, dans sa tribune publié sur LyonMag, souligne les contradictions entre les actions des maires et les émeutes qui secouent les banlieues. Il remet en question la légitimité de certains élus-es et critique sévèrement leurs politiques.

L’élu de l’opposition, compare le fait de demander conseil à ces maires à l’idée d’un moniteur d’auto-école cherchant des conseils auprès d’un chauffard multirécidiviste. Selon lui, il semblerait que les maires soient en partie responsables de certains problèmes, notamment en raison de leur politique municipale. À travers la France, les banlieues enflammées partagent un passé similaire et un avenir potentiellement identique, d’après l’auteur de la tribune.

Parmi les points soulevés par M BenMoussa, on retrouve en premier lieu la surexposition de logements sociaux précaires. Toujours, selon l’élu, les associations, gavées de subventions, semblent principalement préoccupées par leur propre financement et la réélection de leurs mécènes. De plus, certaines polices municipales sont critiquées pour leur laxisme, voire leur manque d’armement, tandis que la police nationale, craignant les vidéos de bavures, manque de matériel adéquat ne veulent pas intervenir, notamment auprès des scooters et motos en tous genres. Il pointe aussi les emplois municipaux qui seraient attribués aux fervents partisans de la majorité au pouvoir, voire à leurs familles, sans même qu’ils résident dans la ville concernée.

L’élu et farouche opposant à la majorité communiste vénissiane dénonce également le détournement des structures culturelles financées pour les populations les plus vulnérables, qui sont souvent investies par les bobos lyonnais, proposant une programmation déconnectée de la réalité quotidienne des quartiers prioritaires. De plus, le refus de la vidéosurveillance en installant plus de caméras est dénoncé par l’auteur, qui accuse ces élus de prôner l’anarchie. Enfin, un lien malsain entre les offices HLM et la Métropole de Lyon est évoqué, assimilant cette relation à une bande organisée qui conduit à un mauvais entretien des immeubles, des décharges à ciel ouvert et des rues à la propreté douteuse.

Dans cette tribune, il affirme que les maires de banlieues ne font pas partie de la solution, mais du problème. Il estime que des organismes tels que l’Anru, l’Éducation nationale, les préfectures et la magistrature devraient s’en méfier plutôt que de les écouter docilement. Selon lui, Michèle Picard pour Vénissieux, Hélène Geoffroy pour Vaulx-en-Velin, Christian Duchêne pour Saint-Fons et Olivier Berzane pour Lyon 8e ne devraient pas être écoutés, mais sévèrement réprimandés, dans l’intérêt du bien-être de la métropole.

Cette tribune met en lumière les divergences d’opinions quant à l’efficacité des maires de banlieues dans la résolution des problèmes rencontrés, même si certains de ses problématiques, sont du ressort de l’Etat. Alors que certains voient en eux des acteurs clés et des porteurs de solutions, d’autres, comme Farid BenMoussa, pointent du doigt leurs politiques municipales et soulèvent des critiques acerbes. La question de l’avenir des banlieues et de l’implication des élus dans leur développement reste ainsi au cœur des débats.

La tribune de Farid Benmoussa sur LyonMag → « Les derniers seront les premiers »

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