Minguettes : il a aussi fait chaud en 1981

Juin 2017, il fait chaud, avec une chaleur intenable et étouffante. Mais en 1981 une toute autre chaleur est perceptible dans les quartiers des Minguettes.

En 1981, donc 35 ans après, les banlieues lyonnaises de Vénissieux puis Vaulx-en-Velin se révoltent. Au pied des immeubles des centaines de voitures se sont embrasées ce qui a abouti à des affrontements entre les jeunes et les forces de police. Les spécialistes et médias ont appelé ces événement le « malaise des grands ensembles », je dirai plutôt le malaise de la population.

Pourtant avec l’arrivée de François Mitterand (PS) en tant que président de la République, on pensait que la situation dans ces quartiers allaient changé. Et non, bien au contraire. Le malaise était présent depuis un moment et l’arrivée d’un homme se proclamant de la gauche n’a pas fait baisser les tensions et les problèmes de ces villes dortoirs. Mais cette situation n’est pas une spécialité française, l’Angleterre a aussi connu ses « révoltes».

Une nouvelle forme de politique se mit en place que nos hommes politiques ont appelé « la politique de la ville ». Et depuis 1981, il y en a eu des politiques de la ville, on a même eu le privilège d’avoir un ministre de la ville, un patron qui avait tendance à acheter des entreprises en faillite pour pas très cher, le nommé Bernard Tapie.

La suite on la connaît, il y a eu deux ans après la marche des Beurs, qui fut ensuite récupérée. Toumi Djaidja, blessé par un policier, fut l’un des précurseurs de cette action, qui emmena des centaines de personnes sur Paris, rejoint dans la capitale par des milliers de gens. Une délégation reçue à l’Élysée et tout çà, pour avoir quoi, la carte de résident de 10 ans. On voit déjà à cette époque que les politiques n’ont rien compris et depuis n’ont pas pris en compte leurs erreurs du passé.

Le renouvellement urbain a bien eu lieu, et il continu avec la construction de nouveaux immeubles, l’arrivée du Tram au Minguettes, mais le fond a t-il vraiment changé. La sociologie de certains quartiers est modifié et les problématiques restent à mon avis les mêmes.

Des milliards ont été investi dans ces rénovations urbaines, mais l’humain a été délaissé au détriment du béton. Des immeubles en veux-tu, en voilà. Mais l’échec scolaire est encore trop présent, le chômage dans ces quartiers est toujours aussi élevé, les jeunes de plus en plus seuls, se retrouvent parfois sans qualification, certains ne franchissent même pas le cap du collège où alors trop diplômé et ne trouvant pas de job. Des associations indépendantes inexistantes où qui n’ont plus les moyens financiers et matériels pour organiser des actions envers cette jeunesse qui semble être en déperdition.

Il aurait fallu mettre autant de milliards dans l’humain, et là on aurait peut-être évité ce que l’on connaît aujourd’hui, c’est-à-dire, le manque de repère, la misère qui s’invite de plus en plus dans les quartiers, les problèmes d’incivilité et de délinquance, l’abstention lors des élections et dont le taux atteint parfois 80%, le manque d’initiative pour créer des associations, etc …

Le monde change, l’urbain change mais le fond reste le même

 

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.