Pour l’élue communiste vénissiane, qui est aux manettes de la ville depuis plus de 10 ans, il fallait faire le point sur ce rapport qui selon elle, donne une image erronée de la ville « une certaine image donnée à la ville via une utilisation biaisée du document (Expressions)».
Les méchants journalistes et blogueurs, qui ne donne qu’une image erronée, vous n’avez pas honte. Si on part de ce principe, on devrait relever de ce rapport, uniquement ce qui est positif. Pour cela, il existe sur Vénissieux un site qui le fait assez bien.
Elle a donc décidé d’organiser une conférence de presse, avec la présence de Renaud Payre, vice-président de la Métropole de Lyon, Yolande Peytavin, première adjointe au maire de Vénissieux, Pierre-Alain Millet, adjoint en charge du logement, des énergies et du développement durable et d’Idir Boumertit, adjoint en charge du Grand projet de ville et du patrimoine. Bien évidemment, nous n’avons pas eu droit à cette invitation et nous devons nous contenter de son long texte publié sur son site internet.
Une sorte de réunions entre eux, sans la présence des habitants :
« Si nous vous avons réunis aujourd’hui, c’est pour partager, avec tous les acteurs ici présents, une lecture ni partiale, ni partielle du rapport public, mais inscrite dans sa globalité et dans la durée. »
Avec son allié Idir Boumertit, adjoint au Grand Projet de Ville, ils devraient peut-être se rendre dans les quartiers et en parler avec les habitants, ils ont peut-être, eux aussi, une autre lecture de ce rapport, et qui ne pourrait pas aller dans le sens des élus-es de la majorité. Quant à l’adjoint au logement, il serait sage qu’il s’intéresse d’un peu plus près aux habitants qui ont peu de chauffage dans leur appartement, il devrait même en parler au vice président de la Métropole, puisque celle-ci en a la gestion depuis 2017.
Michèle Picard, précise que le plateau des Minguettes, « n’est pas devenu le bastion du salafisme », mais elle reconnaît qu’il y a un repli communautarisme :
« Oui, il y a des replis communautaires et une radicalisation de l’islam dans certains endroits, à Vénissieux »
Face à ce repli constaté par le rapport de la cour des Comptes, Mme Picard, fait la leçon en brandissant le bâton de son action envers les femmes :
« Sur la place des femmes aux Minguettes, nous n’avons pas, heureusement, attendu la cour des comptes pour agir. Nos politiques de proximité, l’appel à projet « La preuve form’elle », ont donné des résultats encourageants : dans les clubs, les pratiquantes sont passées de 22 % à 42 % »
Quelles politiques de proximité ? On aimerait bien avoir les détails, hormis le projet « La preuve form’elle ».
Bien sur que l’on peut avoir différente lecture de ce rapport, et Mme Picard a pris le soin de prendre les effets positives en citant entre autre la dernière phrase du rapport de la cour des comptes :
« La réflexion sur l’attractivité du quartier s’est plutôt améliorée depuis 2008. Le NPNRU vise à conforter cette tendance engagée…
Ce qu’elle ne précise pas, c’est que dans le rapport on peut aussi lire :
« Malgré les milliards injectés dans les différents programmes de la politique de la ville, tout cet argent dans la « rénovation urbaine » n’a pas permis d’améliorer l’attractivité des quartiers sensibles. »
L’élue communiste reprend aussi un autre paragraphe du rapport concernant l’attractivité :
« Pour une large part de la population, l’installation dans le quartier a correspondu avec l’occupation d’un logement pérenne, et l’entrée dans le logement social, signes d’une amélioration de leur situation… Si les populations en situation de précarité dominent, ce ne sont plus forcément les mêmes, du fait de l’effet intégrateur du quartier »
Seulement, elle omet de préciser qu’il est aussi écrit :
« L’amélioration de l’image et des conditions de vie ne suffit pas toujours à réduire les souhaits de départ des habitants La ville de Vénissieux a fait réaliser en juin 2018 un sondage sur l’évolution d’image et des conditions de vie dans six de ses quartiers dont le QPV des Minguettes. Si les habitants de ce QPV reconnaissaient plus que dans les autres quartiers que l’image et la réputation de leur ville s’était améliorée (66 %, contre 53 %), ils étaient néanmoins plus nombreux à souhaiter quitter la ville (60 %, contre 47 %) »
Continuons la lecture, puisque Mme Picard, indique que « la cour des comptes précise, je la cite : « Il n’existe aucune zone de non-droit aux Minguettes. Le quartier ne fait pas apparaître de sur-délinquance globale, par rapport au reste de la ville, son taux de délinquance s’est réduit de 91 à 84 faits, pour mille habitants, de 2016 à 2018 ».
Et bien reprenons un autre paragraphe de ce rapport
« Malgré l’importance des investissements financiers réalisés, la vie au quotidien des habitants demeure difficile, au vu des handicaps structurels dont souffre le quartier, de la concentration de publics modestes et défavorisés, d’un trafic de stupéfiants endémique, des difficultés d’insertion professionnelles persistantes. »
Pour l’adjoint de la France Insoumise, chargé du Grand Projet de Ville, il part du principe que beaucoup d’argent ont été mis dans les plans de rénovation urbaine, ben oui, tu m’étonnes, pour le béton, il y a en eu de l’argent, mais pour l’humain, combien d’argent ont été injecté ? Et il considère qu’il y a de l’attractivité sur Vénissieux ? That’s the question
Mais pour Mme Picard, les médias ont un rôle à jouer, et que ce serait bien aussi de noter les choses positives, et voici l’exemple qu’elle donne :
« Les médias ont un rôle à jouer. Qu’ils signalent les trains en retard, c’est normal, mais qu’ils mentionnent également les trains à l’heure, donnerait une image plus précise et plus large de la vie des quartiers populaires »
Comme à son habitude, Farid Ben Moussa, conseiller municipal de Vénissieux, du groupe Ensemble Pour Vénissieux, a posté une vidéo sur sa page FaceBook pour tourner à la dérision, la conférence de presse, le tout sur un ton ironique, mais en abordant un sujet sérieux.
A voir sur sa page FaceBook → benmoussafaridvenissieux
Décidément, on a vraiment pas la même lecture de ce rapport.
Etant donné que nous n’avons pas été invité, on n’a pas pu poser les questions auxquelles on aurait aimer avoir des réponses.
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