Devenu un fléau de santé publique, le protoxyde d’azote — le fameux « gaz hilarant » — continue de séduire de nombreux jeunes en France. D’abord utilisé dans le milieu médical et culinaire, notamment dans les cartouches pour siphon à chantilly, ce gaz est aujourd’hui inhalé pour ses effets euphorisants… à bas prix et en toute légalité apparente.
Le député Idir Boumertit avait propose en novembre 2024 d’aller plus loin avec une loi visant à interdire totalement la vente du protoxyde d’azote aux particuliers. Seuls les professionnels de santé et de la restauration pourraient encore s’en procurer. Le texte prévoit aussi un volet de prévention, porté par la MILDECA (Mission Interministérielle de Lutte contre les drogues Et les Conduites Addictives, placée sous l’autorité du Premier ministre) et les Agences régionales de santé, pour mieux informer et protéger les publics jeunes.
Cette mesure fait suite à la loi de 2021, déjà censée limiter la vente aux mineurs et encadrer les quantités. Mais les effets se font attendre. Car le gaz reste facilement accessible sur Internet, et surtout, quasi indétectable lors des contrôles routiers ou médicaux. Une particularité qui en fait une substance particulièrement dangereuse, d’autant qu’elle altère les réflexes et peut provoquer des accidents graves, comme ce fut le cas pour Mathis, tué par un chauffard qui avait inhalé du protoxyde d’azote et de ce fait sa famille appelle à une législation bien plus sévère.
Les médecins alertent depuis des années : l’usage répété du protoxyde d’azote peut provoquer des lésions irréversibles du système nerveux, voire la mort par asphyxie. Malgré tout, beaucoup de jeunes continuent d’y voir une drogue « légale » et « sans danger ».
La proposition de loi de novembre 2024 d’Idir Boumertit, député de la 14ème circonscription va donc dans le bon sens, en tentant de freiner un usage devenu banal mais n’a aucun effet sur le terrain, étant donné que l’on constate une augmentation de bouteilles protoxyde d’azote et de ballons dans les rues lyonnaises. Donc sans réel moyen de contrôle, ni outil de détection, cette loi reste surtout rester symbolique, face à un phénomène déjà bien installé dans les soirées étudiantes comme dans les rues.

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