Le renouvellement urbain dont le but est de changer l’image de la ville tout en apportant un peu plus de mixité ne semble pas être au rendez-vous et ceci pour diverses raisons. D’ailleurs un nouveau projet de ville est en cours et devrait s’étaler sur plusieurs années, avec la démolition de plusieurs immeubles, de la rénovation pour d’autres et de nouvelles construction. Sera t-il suffisant pour améliorer l’image de la ville, ce n’est pas certain.
Même si la commune a vu sa population augmenter, et bien selon le rapport même si certains habitants constatent que l’image et la réputation de la ville s’est amélioré, ils sont plus nombreux à souhaiter quitter la ville :
« L’amélioration de l’image et des conditions de vie ne suffit pas toujours à réduire les souhaits de départ des habitants La ville de Vénissieux a fait réaliser en juin 2018 un sondage sur l’évolution d’image et des conditions de vie dans six de ses quartiers dont le QPV des Minguettes. Si les habitants de ce QPV reconnaissaient plus que dans les autres quartiers que l’image et la réputation de leur ville s’était améliorée (66 %, contre 53 %), ils étaient néanmoins plus nombreux à souhaiter quitter la ville (60 %, contre 47 %) »
Le précédent renouvellement urbain (2005-2015) a, certes modifié une partie du paysage du plateau, avec l’arrivée du tramway et de nouvelles constructions et malgré l’argent investi pendant cette période, et bien selon le rapport la vie au quotidien reste toujours aussi difficile :
« Malgré l’importance des investissements financiers réalisés, la vie au quotidien des habitants demeure difficile, au vu des handicaps structurels dont souffre le quartier, de la concentration de publics modestes et défavorisés, d’un trafic de stupéfiants endémique, des difficultés d’insertion professionnelles persistantes. »
Ce qui pensons, est un échec du premier renouvellement urbain. L’apport d’argent pour le béton ne suffit pas à améliorer la vie des habitants. Il serait peut-être temps de mettre autant d’argent dans l’humain.
Malgré toutes ces actions menées dans le cadre du renouvellement urbain, la précarité persiste avec un accroissement, et reste supérieure à celles des autres quartiers prioritaires de la Métropole de Lyon. La mixité sociale s’est dégradée, et les habitants regrettent la persistance d’un entre-soi communautaire. Il est clair que l’objectif de la mixité sociale n’a pas été atteint.
Les indicateurs socio-économiques se sont dégradés par rapport à la Métropole avec un revenu médian de 15 725 € contre 21 582 € et un taux de chômage de 16,8% ches les 15-64 ans, un taux de pauvreté de 31 % contre 15,7%. Donc, une partie de la population est en situation de précarité, avec des difficultés pour un accès à l’emploi, et des fragilités familiales importantes.
On aimerait bien savoir ce que pense la maire communiste de Vénissieux du constat effectué par les services municipaux de la ville :
« Les services municipaux de la ville pointent des problèmes de comportement, la promotion d’un autre mode de vie, la multiplication des incidents quotidiens, un phénomène d’entre soi sur une base religieuse; une marginalisation progressive des femmes, un nombre croissant ne sortant plus, les espaces publics se vident, une présence des hommes oppressante …».
D’ailleurs la ville de Vénissieux confirme l’existence d’une visibilité et d’une affirmation de l’identité religieuse. Et pourtant, notre maire est moins bavarde lorsqu’il s’agit d’évoquer ce constat.
Face à cela, Michèle Picard, maire communiste de Vénissieux précise :
« que l’enjeu est de soutenir et d’encourager les habitants des quartiers qui sont porteurs d’un discours et d’une action pour l’émancipation des individus dans le cadre républicain, et de refuser et combattre toutes les demandes spécifiques liées à des orientations religieuses. Il y a un « combat » idéologique et de valeurs en cours sur ces territoires pour faire comprendre et respecter le cadre laïc »
Un renversement de la tendance de ces quartiers laissent les bailleurs pessimistes puisque certains d’entre eux considèrent que ce sera difficile sans une action forte des pouvoirs publics (rénovation, mesures de sécurité fortes et visibles …). L’ambition d’une mixité sociale semble être contrecarré par une concentration des populations les plus précaires qui à ce jour n’a pas été enrayé.
Il est étrange que tous ces sujets n’aient pas été abordé lors de la campagne électorale, et avoir l’avis de la première élue de la ville sur toutes ces problématiques.
La crise sanitaire du printemps n’a malheureusement pas permis aux habitants d’interroger les candidats, mais surtout la candidate à la mairie de Vénissieux, qui se présentait pour être réélu, et qui l’a été avec seulement moins de 3 000 voix sur 21 000 électeurs inscrits.
Vous pouvez avoir accès au dossier sur l’évaluation de l’attractivité des quartiers prioritaires sur le site de la Cour des Comptes → ICI
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