Décidément, la ville est déjà connue par les différents événements qu’elle a vécu, elle va peut-être finir par être réputée par le nombre de plaintes envers les habitants et ou les opposants à la majorité municipale.
Une fois de plus, Farid BenMoussa, conseiller municipal de l’opposition est convoqué, suite à une vidéo mise en ligne en novembre 2020 sur sa page FaceBook, et qui n’a, semble t-il, pas été appréciée, par Michèle PIcard, maire communiste de Vénissieux, et au directeur de la médiathèque, puisque l’élu d’opposition a reçu par voie d’huissier, une citation directe devant le tribunal judiciaire de Paris.
Et la première question que l’on se pose, pourquoi Paris ?
Pour le conseiller municipal, il s’agit d’une « poursuite baillon de Michèle Picard », tout en précisant « on utilise les fonds publics pour porter plainte contre l opposition »
Pour rappel une procédure baillon, est, selon un article de Télérama « mise en œuvre par une entreprise (et parfois, une institution) pour intimider, limiter la liberté d’expression, et dissuader des associations, des ONG, voire tout individu, de s’exprimer dans des débats publics. Il s’agit non seulement de détourner l’attention, mais surtout d’épuiser en temps et en argent ceux qui participent à ce débat, en les impliquant dans des procédures juridiques coûteuses dont ils ne peuvent généralement pas assumer les frais. »
Ce n’est pas la première fois que des élus de l’opposition, ou des blogueurs sont poursuivis devant un tribunal. En 2014, l’administrateur du site VénissieuxInfos avait été poursuivi devant la Justice, suite à une information publiée sur sur Lyon Capitale selon laquelle une ex-élue communiste, aurait omis de déclarer une partie de ses indemnités. Relaxé en première instance il a été traîné en appel, relaxé une nouvelle fois, mais les frais de justice restant à sa charge. (LyonMag)
LyonMag relate aussi le cas de M. Azzedine Mebarki poursuivi « pour le motif d’injure publique envers une personne dépositaire de l’autorité, six membres de la majorité picardienne le poursuivent pour les avoir accusés sur Facebook d’être « soumis au PCF ». En janvier dernier la maire a fait voter une délibération qui leur permet d’aller en justice avec le soutien financier de la municipalité. On ne sait pas si c’est le terme « soumis » ou le terme « communiste » qui est considéré comme injurieux. (LyonMag)
Dans un communiqué en date de décembre 2017, plusieurs élus-es de la majorité de l’époque, ont déclaré « Nous ne laisserons pas des populistes pourrir la vie citoyenne et démocratique de notre ville ». Populiste, pourrir, rien que çà !!!
Condamné en premier instance, le 01 mars 2018, Azedine Mébarki comparaissait devant la cour d’Appel de Lyon, qui l’a relaxé et a aussitôt publié un commentaire sur son compte Twitter :
« Après deux ans de procédures, je sors de la cour d’appel où j’ai été relaxé dans le cadre de mon affaire contre les 6 élus de la majorité »
En 2017, Farid BenMoussa, et l’élu d’opposition M. Benkhélifa étaient aussi poursuivis (LyonMag).
Faut il rappeler à Mme Picard les propos tenus après l’attentat dans les locaux de Charlie Hebdo, où elle défendait la liberté d’expression :
« Toucher à la liberté d’opinion, à la liberté de penser, à la liberté de la presse, au pluralisme et à la laïcité, c’est toucher au coeur de nos principes républicains. La cible est clairement affichée : c’est l’esprit de la République, ce sont les fondations de la démocratie qui ont été visés. (…) La France, de par son histoire, de par son attachement séculaire à la liberté de la presse, à la presse satirique et humoristique en particulier, a aujourd’hui perdu le sourire »
Mme Picard, tient tellement à la liberté d’expression, qu’elle ne veut pas parler à LyonMag, ce qui semble être en contradiction avec ce qu’elle a déclaré, puisque selon ses propos, il ne faut pas toucher à la liberté de penser. LyonMag aurait-il dépasser cette limite au point que l’élue communiste ne veut pas leur répondre ?
Mais on ne peut pas nier, qu’il est tout à fait dans son droit de porter l’affaire en justice, reste au juge de faire la part des choses et de donner son verdict.
A priori, à Vénissieux, il faut faire très attention à ce que l’on publie sur les blogs, ou sur les réseaux sociaux, sous peine d’être poursuivi. Certains opposants à M BenMoussa, vont certainement se réjouir de cette nouvelle affaire qui le dirige tout droit devant un tribunal, mais comme le dit le proverbe, il ne faut jamais dire fontaine je ne boirais pas ton nom, car il risque un jour d’être dans une tourmente judiciaire si leur propos semblent diffamatoires envers un-e, des élus-es de la majorité.
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