La situation devient inquiétante pour les professionnels de santé à Vénissieux. Face à la multiplication des agressions visant infirmiers et équipes de secours, l’Ordre infirmier départemental du Rhône tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme. Mais malgré l’urgence et la gravité des faits, la municipalité, dirigée par Michèle Picard, maire et déjà candidate pressentie pour les élections municipales de 2026, n’a toujours pas reçu à ce jour, recevoir les représentants de la profession.
Dans un communiqué publié ce vendredi 19 décembre, l’Ordre dénonce un climat devenu « critique » pour l’exercice des soins sur certains secteurs de la commune. L’institution réagit notamment à l’agression d’une infirmière survenue mi-novembre, révélée par LyonMag. Des faits que Le Progrès avait qualifiés de simple « altercation », au conditionnel, une présentation vivement critiquée par l’Ordre, qui y voit une minimisation inacceptable des violences subies par les soignants.
Car les faits sont lourds, répétés et documentés. À Vénissieux, un infirmier a déjà été poignardé et une infirmière a été violemment passée à tabac, au point d’être aujourd’hui lourdement handicapée. Une autre a vu son véhicule entièrement dégradé lors d’une agression et a dû cesser définitivement son activité dans le secteur. Des équipes du SAMU et pompiers ont également été prises pour cible, tandis que les infirmiers libéraux font état d’incivilités quotidiennes lors de leurs interventions à domicile.
Un enchaînement de violences qui transforme certains quartiers en zones interdites pour les professionnels de santé, mettant directement en danger la continuité des soins pour les habitants. « Des territoires sont devenus trop dangereux », alerte l’Ordre infirmier, qui parle sans détour d’un risque majeur pour l’accès aux soins.
Face à cette situation, l’Ordre affirme avoir sollicité un rendez-vous avec la maire de Vénissieux, Michèle Picard, ou son chef de cabinet, afin d’échanger sur les dispositifs de prévention existants et sur les mesures de protection à mettre en place. À ce jour, aucune réponse n’a été apportée. Un silence d’autant plus assourdissant que la sécurité des soignants relève aussi des responsabilités locales.
Alors que la maire s’apprête à entrer dans la bataille des municipales de 2026, l’absence de réaction face à la détresse des infirmiers interroge. Comment prétendre défendre le service public et la santé de proximité sans même recevoir ceux qui, chaque jour, prennent des risques pour soigner la population ?
L’Ordre infirmier réclame désormais des actes : une rencontre urgente avec la municipalité, la mise en place de mesures concrètes de protection et de prévention, ainsi qu’un véritable soutien institutionnel aux professionnels victimes d’agressions. Il se dit prêt à travailler avec les élus locaux pour élaborer des solutions efficaces.
Encore faudrait-il que la porte de l’Hôtel de Ville s’ouvre enfin.

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