ZFE : l’indignation tardive et opportuniste de Michèle Picard

Michèle Picard, maire de Vénissieux et vice-présidente de la Métropole de Lyon, semble critiqué l’interdiction des véhicules Crit’Air 3 dans la ZFE depuis janvier 2025. Elle a même décidé d’écrire aux ministres de l’Économie et de la Transition écologique pour demander la suspension et la réécriture de la loi sur les ZFE, dénonçant son impact social. Elle cite le cas de Vénissieux, où près de 40 % du parc automobile est désormais interdit, et évoque une aggravation future avec l’interdiction des Crit’Air 2 en 2028. Elle propose d’intégrer le contrôle technique aux critères Crit’Air plutôt que de se baser uniquement sur l’ancienneté des véhicules. Enfin, elle souligne les inégalités sociales accentuées par cette mesure, malgré les efforts d’accompagnement de la Métropole.

ZFE : l’indignation tardive et opportuniste de Michèle Picard

On pourrait presque saluer la soudaine prise de conscience sociale de Michèle Picard sur la Zone à Faibles Émissions (ZFE) si elle ne relevait pas d’un opportunisme politique flagrant. Alors que la maire de Vénissieux et vice-présidente de la Métropole s’indigne bruyamment de l’interdiction des véhicules Crit’Air 3 et de la mise en place des radars pour verbaliser, un léger détail semble avoir été oublié dans son communiqué : elle-même a voté en faveur de cette ZFE lors du conseil métropolitain.

Oui, la ZFE est un problème social majeur. Oui, elle impacte les classes populaires qui n’ont pas les moyens de changer de voiture. Mais où était cette indignation quand il s’agissait de voter la mise en place de cette mesure ? Alors que ses collègues de la France Insoumise et du Parti Communiste s’abstenaient, elle, a suivi la majorité métropolitaine et validé un dispositif dont elle dénonce aujourd’hui « l’injustice ».

Il est difficile de ne pas voir dans cette lettre aux ministres une simple opération de communication destinée à masquer ses contradictions. D’un côté, elle participe aux décisions de la Métropole, de l’autre, elle se pose en défenseuse des automobilistes de sa commune. Pourtant, les chiffres qu’elle avance étaient parfaitement prévisibles : près de 40 % des voitures de Vénissieux interdites en 2025, et 75 % en 2028. Ce n’est pas une surprise, mais une conséquence logique des décisions politiques qu’elle a soutenues.

Sa proposition d’intégrer le contrôle technique dans le dispositif Crit’Air est une tentative désespérée de sauver la face, mais elle ne répond pas au problème central : la ZFE repose sur une approche dogmatique et punitive, imposant des restrictions aux plus précaires sans offrir d’alternative crédible.

Le plus frappant dans cette affaire, c’est que la Métropole, dont Michèle Picard est une vice-présidente, a eu deux ans pour anticiper ces difficultés et proposer des solutions viables. Aujourd’hui, elle se contente d’un constat alarmiste qu’elle aurait pu – et dû – éviter dès le départ.

En fin de compte, cette indignation soudaine ne trompe personne. La ZFE est une politique à double tranchant : une nécessité écologique, mais une injustice sociale lorsqu’elle est appliquée sans transition ni soutien suffisant. Et la responsabilité de cette situation incombe en grande partie aux élus qui, comme Michèle Picard, ont voté les yeux fermés avant de crier à l’injustice une fois la colère populaire montée.

Ah, quelle surprise ! Les mélenchonistes, toujours à l’affût de la moindre opportunité, se découvrent soudain une passion pour la dénonciation de la ZFE. Pendant ce temps, leurs collègues écologistes de la majorité, d’ordinaire si éloquents (ou pas), ont opté pour un silence tout aussi assourdissant que leur engagement passé. Mais après tout, pouvait-on vraiment attendre autre chose d’eux ?

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