
La municipalité a récemment annoncé l’installation d’un système de brumisation sur le parvis de la médiathèque, pour un montant de 100 000 euros TTC. Une somme conséquente, investie dans un espace intégralement minéral, sans un brin de verdure, en plein soleil et entouré de béton. Cette décision suscite de nombreuses interrogations quant à sa pertinence, alors même qu’un dispositif similaire est déjà en service à quelques mètres de là, dans le parc Dupic, un lieu plus ombragé, végétalisé et donc naturellement propice au rafraîchissement.
Si personne ne remet en question l’utilité des brumisateurs en période de canicule — notamment face aux vagues de chaleur de plus en plus fréquentes et intenses — leur installation doit être pensée intelligemment. En zone urbaine, la lutte contre les îlots de chaleur doit s’appuyer sur des stratégies cohérentes : ombrage naturel, désimperméabilisation des sols, végétalisation et rafraîchissement ciblé.
Ici, rien de tout cela : le parvis de la médiathèque est un espace minéral, sans ombre ni verdure, où la chaleur s’accumule et se réfléchit sur des surfaces dures. Installer un système de brumisation au sol, est-ce vraiment cohérent ? Ou s’agit-il simplement de dire : « regardez, on investit pour vous rafraîchir » ? »
Un doublon inutile ?
La présence d’un système de brumisation déjà opérationnel au parc Dupic, situé à quelques dizaines de mètres à peine, renforce l’incompréhension. Ce parc, bien plus adapté à l’accueil du public durant les fortes chaleurs grâce à sa couverture végétale, constitue un lieu naturel pour ce type d’équipement. Dès lors, faut-il vraiment dupliquer un dispositif coûteux, à quelques mètres de distance, au lieu de renforcer l’existant ou de penser à d’autres aménagements structurels durables ?
Une décision sans vision d’ensemble ?
À ce jour, quel est l’argument convaincant pour justifier le choix de cet emplacement et le montant investi. Le sentiment dominant est celui d’une mesure gadget, peu réfléchie, répondant peut-être davantage à une logique de communication qu’à une stratégie urbaine globale de rafraîchissement durable. À moins que Mme la Maire ait des arguments solides à exposer, l’impression d’un gaspillage d’argent public demeure.
Avec 100 000 euros, la Ville aurait pu engager des travaux de végétalisation du parvis, créer des îlots d’ombre, installer des revêtements moins thermiques, ou encore renforcer les infrastructures de rafraîchissement dans les zones réellement fréquentées et exposées. Bref, penser à long terme plutôt que de vaporiser quelques gouttes d’eau en plein cagnard. Rafraîchir la ville, oui. Mais pas n’importe comment.
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