
Les élus écologistes de la Métropole de Lyon, qui militent activement pour l’usage des transports en commun et du vélo, bénéficient d’un abonnement TCL à un tarif défiant toute concurrence : seulement 6,40 euros par an, alors qu’un usager lambda doit débourser jusqu’à 889,20 euros pour le même service. Une différence abyssale qui suscite une indignation légitime.
Ce privilège, instauré en 1998 sous la présidence de Christian Philip (RPR), était à l’origine conçu pour encourager les élus à utiliser les transports en commun et à en devenir les ambassadeurs. Toutefois, dans le contexte actuel, où les tarifs pour les citoyens restent élevés et où la gratuité des transports est rejetée par ces mêmes élus, cette situation apparaît profondément injuste.
Bien que le nouvel exécutif dirigé par Bruno Bernard ait limité en 2023 le nombre de bénéficiaires en excluant les anciens élus et ceux du département, cet avantage reste un véritable passe-droit. D’autant plus que ni Bruno Bernard ni Grégory Doucet, malgré leurs indemnités confortables, n’ont renoncé à ce tarif préférentiel.
La justification avancée par la Métropole – à savoir que ces abonnements remplacent des voitures de fonction ou des frais de taxi et permettent donc de réaliser des économies – ne convainc pas. Car dans les faits, ce sont bien les citoyens qui continuent de payer plein tarif pendant que leurs élus se déplacent presque gratuitement.
Cette révélation entame la crédibilité des écologistes lyonnais, qui prônent un changement des habitudes de mobilité et des efforts financiers de la part des habitants, tout en profitant eux-mêmes d’un avantage indécent. Il est inacceptable que ceux qui imposent des contraintes aux citoyens s’octroient des privilèges aussi déconnectés de la réalité du pouvoir d’achat des usagers.
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