Une vénissiane a fait une petite enquête sur les villes de la Métropole et voir dans quelles communes, les repas de substitution ont été mis en place. C’est après avoir lancé le sujet sur un groupe fermé sur Facebook (Mamans du Rhône pour ne pas les citer) et suite aux échanges via un groupe fermé sur Facebook, qu’elle a décidé de faire sa propre enquête et de publier sur les réseaux sociaux une carte des principales villes indiquant par un simple smiley les communes proposant une alternative quotidienne aux menus avec viande. Une carte qui n’engage que sa conceptrice mais qui, malgré tout, a fait un travail d’investigation journalistique. Elle nous explique comment lui est venue cette idée et les étapes pour en arriver à faire une typologie de cantines scolaires et menus alternatifs dans le Grand Lyon.
Voici son récit :
Cette carte est faite maison, et n’engage que moi, mais les infos sont basées sur des petites investigations via les sites internet des communes concernées dont la plupart publie chaque mois les menus de cantine. Mais pour savoir d’où m’est venue cette idée, je vais tenter de vous expliquer ma démarche
Je suis installée à Lyon depuis 1998 et vénissiane depuis une petite quinzaine d’année. J’ai rencontré mon ex-mari à Lyon en 2006, et la commune de Vénissieux nous semblait un bon compromis entre la ville bourdonnante de Lyon et d’autres villes de la métropole un peu plus reculées géographiquement. Nous avons donc posé nos valises à Vénissieux en 2007, et nous nous y sommes mariés jusqu’au jour où nous avons eu un enfant et qu’est arrivé le temps de le scolariser.
Dès son entrée en classé s’est posé pour mon enfant le problème des repas, puisque pour des raisons tout à fait personnelles, nous ne souhaitons pas qu’il mange de la viande. Je tiens à préciser que je suis française et que dans les écoles publiques des repas avec une alternative à la viande devraient être proposés aux enfants tout en préciser que ma démarche et mes investigations n’ont aucun objectif religieux ou politique, juste répondre à quelques questions :
- Quel choix est proposé à nos enfants dans la plupart des cantines du Grand Lyon ?
- Peut-on y faire manger nos enfants en étant sur que nos idéaux ou convictions sont respectés ?
- Si la majorité des villes le font, pourquoi y a-t-il encore des villes qui ne font pas ce geste ?
- Par contre, que les mairies qui n’osent pas proposer ce choix ne se cachent pas derrière l’excuse de la laïcité, et qu’elles ne se plaignent pas de constater des chiffres du chômage record au sein de leur propre commune ? et des pourcentages records de population assistée ?
Il se trouve que la ville de Vénissieux a adopté un comportement concernant les menus de restauration scolaire assez incompréhensible :
- Sauf dans le cas de la mise en place d’un PAI. Dans les cantines de toute la ville est appliqué la règle du menu unique quotidien, c’est-à-dire qu’aucune alternative n’est proposée les jours où seuls des plats viandes sont proposés, autrement dit si comme moi vous n’avez pas de plan B et pas d’enfant en âge autonome, il faut se rendre disponible pour les pauses méridiennes les lundi et les jeudi (et aussi les mercredi, car même si des activités périscolaires sont proposées les mercredis après-midi, aucun service de cantine n’est prévu pour faciliter la vie des pauvres parents Vénissians, mais là, c’est encore un autre sujet).
- De plus, un autre comportement intrigant, les ATSEM ont pour consigne de faire goûter chaque plat, comme il est écrit dans le règlement intérieur. Donc en situation réelle, le jour où vous n’avez pas d’autre choix que de mettre votre enfant qui n’a pas l’âge de s’opposer aux personnels servant les plats et qui ne pas voudrait manger de viandes à la cantine de Vénissieux un lundi ou un jeudi, soyez assuré que votre enfant aura au moins goûter le plat de viandes du jour.
Forcer un enfant à goûter un plat contre son gré, allant ainsi à l’encontre des consignes données par ses parents, pourrait être,selon moi, assimilé à de la maltraitance.
Cette situation me contraint donc à me rendre disponible pour 3 pauses méridiennes sur 5 chaque semaine, soit une douzaine de pauses méridiennes par mois (je suis sauvée d’une pause méridienne chaque mois car depuis le courant de l’an dernier si je me souviens bien, le 1er lundi de chaque mois est servi un menu entièrement végétarien pour coller aux nouvelles exigences gouvernementales, donc garanti sans viande ET sans poisson, ouf !). Dans l’idéal, je souhaite occuper un poste administratif à 80% pour profiter un peu de mon fils, mais cette situation d’astreinte m’empêche clairement de trouver un simple poste administratif de moins de 25h, allez trouver un employeur dans un rayon de moins de 5km avec ces contraintes horaires, honnêtement ça fait 3 ans que je cherche sans succès !
J’ai été amenée à adapter la citation d’un certain ex-président qui disait « si tu n’aimes pas la France, quitte-la ! » Un déménagement semblant être la seule solution à mon malheur, afin d’éviter de réitérer la même erreur pour ma future commune, je me suis posé la question : Quelles autres villes de la métropole ont le même raisonnement que Vénissieux ? Et dans l’autre sens quelles villes donnent le choix ? Et comme nous sommes à une époque où les images parlent mieux qu’une longue tirade, je me suis lancée dans la création d’une carte.
Au cours de la première semaine des vacances d’hiver, j’ai repris quelques-unes de mes anciennes notes (car j’avais déjà fait un travail un peu similaire un an auparavant), je me suis trouvé un fond de carte à personnaliser de la métropole du Grand Lyon, et me voila partie pour parcourir un à un les sites internet de ces communes. Heureusement, la plupart des villes de la métropole publient ses menus sur le site internet de sa ville (sauf une, St Genis Laval pour ne pas la citer), donc les informations sont facilement consultables et exploitables. Sur la base d’un menu hebdo ou mensuel, on peut très facilement voir les règles appliquées pour les menus de cantine :
Soit la viande de porc est remplacée par une autre viande, soit il est clairement indiqué que la restauration collective scolaire propose une alternative sous différente forme : Que ce soit le choix entre un plat avec viande ou un plat sans viande type poisson ou à base d’œuf. Ou dans le meilleur des cas, avec une appellation type, sur la première ligne le plat par défaut, puis en dessous le plat à base de poisson qui se substitue à la viande, puis encore en dessous le plat avec la mention SV (sans viande) lequel est souvent végétarien mais pas forcement végétalien ou végan.
La restauration scolaire étant un service public, on pourrait s’attendre à ce que nos mairies soient un peu plus au service de leurs chers citoyens, qu’ils aient voté pour eux ou pas. Une ville devrait être fière de pousser en avant ses citoyens, de satisfaire leurs attentes, de répondre à de vrais besoins.
Légende de la carte :
- smiley vert = alternative proposée, soit viande remplacée par poisson ou plat végé, ou au plus simple double choix chaque jour)
- smiley rouge = aucune alternative proposée, menu unique avec éventuellement les plats à base de porc remplacés par une autre viande
La carte à télécharger → Grand Lyon : cantines écoles publiques menus alternatifs
La justice pourrait-elle trouver une solution ? ou doit-on attendre que nos mairies aient le déclic ?
Bonjour A. du commentaire en date du 3 septembre 2018 (donc hier pour resituer)
le sujet etant encor et toujours d’actualité , vous pouvez me contacter à l’adresse email suivante: cciiiiiil@gmail.com
Cordialement 🙂
Merci d’envoyer un mail à contact@venissieuxinfos.fr
Bonjour très intéressée par votre article
Pourriez vous me contacter Je suis concerné
tre beau travail et tres fine analyse
La mairie est tres clairement islamophobe, et intolerante
Bonjour, Bonsoir,
Je suis la Venissiane en question
Je ne suis pas journaliste ni de formation ni en projet d carriere,
Le travail d’investigation que j’ai fait aurait pu etre fait par nimporte qui, mais n’avait pas ete presenté jusqu’alors
Dans un premier temps, merci pour vos reactions
Pour expliquer qq points :
Ici il est juste question d’alternative à la viande, choix non proposée en autres par la ville de Venissieux
Aux termes de mes recherches j’ai meme ete suprise de decouvrir que d’autres villes avaient le meme raisonnement (surtout Oullins et St Genis Laval)
A mon sens le lien entre menus alternatifs / taux de chômage / population assistée est simple : meme si ce n’est pas la solution à tous les maux, s’il y avait une alternative à la viande, cela permettrait à une certaine partie de la population venissiane (oullinoise et saint genoises pour n’en citer que 3) de ne plus etre soumis aux allées et venues causées par les pauses meridiennes non alternatives, pouvoir reprendre une activité professionnelle, donc de reduire le taux de chomage, et ainsi la part de population assistée
Apres, tout ces avis n’engagent que moi bien sur
Bien cordialement 🙂
C’est intéressant !
Je suis tout à fait d’accord sur le fait que la Mairie devrait avoir pour seul objectif de servir ses citoyens.
Vu qu’une majorité des villes propose un menu alternatif, je ne vois pas pourquoi les autres n’y arriveraient pas… il faut vraiment arrêter les débats inutiles et rendre le service publique au public 🙂
Tellement hâte que nos dirigeants vénissians changent… il y a tellement de potentiel d’amélioration et on s’enlise tellement…
Très bonne initiative, et très bon article, c’est une dictature à Vénissieux, on ne nous consulte pas, pour le dossier des rythmes scolaires, pour possibilité de choix dans les cantines, mépris, incompétence, et forcing… voilà ce que la maire laisse transparaître au fur et à mesure des décisions qu’elle prend.
Quel est le lien entre manger de la salade/ taux chômage et de opulation assistée ?! L’article manque à mon sens de sincérité et devrait mettre en avant les avantages à ne pas faire manger de protéines : santé, coût…. pas de grosse perf journalistique comme souligné dans le fait d’aller consulter une douzaine de sites web de mairie. On parle de porc ou de viande/poisson/animal en général ?! Difficile d’y voir plus clair…
Il n’empêche qu’un grand nombre de ville ont mis en place des repas de substitution et qu’à vénissieux, on traine encore la patte, sous une prétexte laicité. Mme le maire n’avait elle pas déclaré, que le religieux ne rentrera pas dans l’école publique. Mais il me semble qu’elle n’a pas entendu les habitants qui ne demandent de la viande casher ou hallal mais la possibilité d’avoir le choix car il arrive qu’en plat chaud, seul la viande est proposé.
joli travail, mais commentaires impropres à mon sens
vous êtes française dites vous, et alors ? votre analyse serait la même si vous étiez javanaise !
parler de maltraitance quand le personnel invite les enfants à gouter de tout est clairement une exagération
La restauration scolaire est un service public local facultatif dont l’organisation relève de la compétence des collectivités territoriales. il s’agit de choix politique des mairies