
Dans un élan purement symbolique et qui semble être déconnecté de la réalité politique, Michèle Picard, maire de Vénissieux et vice-présidente de la Métropole de Lyon, a annoncé en Conseil municipal le lancement d’une carte-pétition contre la fermeture du centre des Finances publiques de la ville et appelle la population à la signer. Une initiative qui relève davantage du coup de communication que d’une réelle action politique efficace.
Depuis plusieurs années, les décisions gouvernementales en matière d’organisation des services publics sont guidées par des impératifs budgétaires et administratifs qui ne laissent que peu de place aux protestations locales. Or, la maire semble feindre d’ignorer cette réalité en appelant les habitants à signer une pétition qui, soyons honnêtes, n’aura certainement aucun poids sur la décision déjà prise par l’État.
Le transfert définitif du centre des Finances publiques à Bron, présenté initialement comme temporaire, constitue certes un éloignement regrettable pour les 60 000 usagers annuels. Mais la réaction de la municipalité manque cruellement de lucidité et de pragmatisme. Plutôt que de chercher des solutions alternatives ou d’engager un véritable dialogue constructif avec les instances concernées, la maire préfère s’enliser dans une posture contestataire qui ne trompe personne.
L’organisation de cette carte-pétition, qui sera transmise à la Préfecture du Rhône, repose sur l’illusion que des signatures suffiront à infléchir une décision gouvernementale ferme. En réalité, cette démarche ressemble davantage à une manœuvre d’auto-promotion politique qu’à une véritable défense des services publics.
La municipalité de Vénissieux ferait mieux de se concentrer sur des actions concrètes, comme l’amélioration de l’accessibilité aux services numériques pour les usagers impactés ou la mise en place de dispositifs d’accompagnement pour les personnes les plus vulnérables. Mais au lieu de cela, elle préfère s’engager dans une opération de pure forme, vidée de toute efficacité, et qui ne servira qu’à entretenir l’illusion d’une lutte politique alors que tout semble déjà joué.
Le désaveu est d’autant plus grand que les habitants, eux, attendent des solutions et non des gesticulations stériles. Une fois de plus, l’élue communiste préfère l’affichage à l’action, au grand dam des citoyens qui, eux, ont besoin de pragmatisme et non de symboles vides de sens.
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