Le mouvement de grève entamé par une partie des employés de la cuisine centrale a mis en colère les parents d’élèves qui n’ont eu comme solution proposée par la municipalité communiste que de demander aux parents de préparer pour chaque jour de grève, un petit pique-nique. Les parents reprochent aussi à la municipalité d’être averti seulement 24h à l’avance.
Mais pourquoi cette grève ? La loi de la fonction publique d’août 2019 oblige les municipalités à faire travailler leurs agents 1607 heures. À Vénissieux, la Ville doit aussi se soumettre à ce temps de travail et les 1 358 agents municipaux de la ville verront augmenter le temps de travail.
Du côté de la municipalité, Jean Maurice Gautin (PCF) adjoint à la sécurité et au personnel avait déclaré au Progrès que « la ville a oeuvré avec les organisations syndicales via un dialogue social approfondi sur les modalités d’application ». Quant à Sophia Brikh Conseillère municipale ( Groupe Communiste et Républicain) Présidente du conseil de quartier Pasteur Monery, elle est dans la même pensée que l’adjoint au personnel tout en dénonçant la réforme et appelle à batailler pour les 32 heures. Pourquoi pas 30 heures pendant qu’on y est . A priori la ville n’a pas aussi bien oeuvré puisque les agents semblent être mécontent de la tournure de la situation.
Face au mécontentement, les agents grévistes de la cuisine centrale ont envoyé un courrier aux parents d’élèves, que cette grève fait suite à un désaccord avec la mairie et l’absence de reconnaissance et de transparence de la municipalité sur la pénibilité du travail. Selon eux, les métiers de la restauration à Vénissieux, c’est :
- la manutention de charge (5 500 repas par jour soit en moyenne 312 tonnes de denrées par an)
- le travail debout, et dans le froid
- des gestes répétitifs et la travail à la chaîne
- le bruit dans les locaux et la manipulation de produits dangereux pour la désinfection
- des contraintes d’hygiène liés à la sécurité alimentaire
En présentant leur excuse face aux désagréments rencontrés par les parents, les agents en grève s’excuse et comprennent les difficultés créés par ces jours de grève en espérant que la situation s’améliore et que la municipalité prenne en compte leur revendication :
« Nous demandons la transparence sur les conclusions du groupe travail. Nous ne sommes pas contre la loi de transformation de la fonction publique, nous attendons une application équitable de la loi par la municipalité.»
Pour les parents d’élèves la situation actuelle ne peut perdurer, avec ses grèves sans préavis :
« les parents restent dans l’attente toutes les 24 à 48 heures comme en apnée de savoir si nos enfants auront le droit à un pique nique ou devront être récupérés. Nous sommes en suspend et cette prise en otage n’est plus tolérable ».
Le groupe demande à tous les parents d’élèves de faire entendre leur voix et à ce titre il proposait un rassemblement le lundi 11 avril 2022 à 12h00 sur le parvis de l’hôtel de ville de Vénissieux, mais comme le préavis de grève a été levé, le rassemblement prévu a été annulé.
En mars 2018, une très forte mobilisation des parents d’élèves scolarisés à Vénissieux, ainsi que des représentants de syndicats des enseignants avait eu lieu devant le parvis de la mairie de Vénissieux pour manifester leur colère sur les rythmes avec comme slogan « Pas de décisions sans négociations ! ». D’autres slogans tels que « Picard au placard ! » « Picard démission » avait pu être entendus, quelques instant plus tard, la manifestation prend un tournant plus soutenue, voir musclée puisque 2 représentants de syndicats des enseignants ont été priés de monter à l’étage des secrétariats de Mme le maire pour qu’ils redescendent finalement encore plus énervés puisqu’on leur a clairement indiqués que personne ne sera reçu !
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