
Ah, Andréa Kotarac… Souvenez-vous, de cet ancien militant de La France insoumis et ou l’on retrouve même sur twitter des photos de l’actuel député de la 14ème circonscription de l’époque ou tout ce beau gratin politicien vivait dans un monde bisounours et qui un bon matin s’est levé en faisant un salto arrière idéologique, le faisant passer au Rassemblement national. Un saut périlleux politique qui avait à l’époque fait grincer bien des dents et exploser quelques claviers sur Twitter.
Aujourd’hui, l’homme, désormais président du groupe RN à la Région Auvergne-Rhône-Alpes et souvent invité sur les plateaux de télé, revient faire la une pour une autre forme d’acrobatie : le grand écart entre ses horaires de travail à Bruxelles et ses responsabilités politiques en France. Le tout, payé rubis sur l’ongle par le Parlement européen, cela va sans dire.
Un emploi (très) partiel… mais visiblement pas trop !
Selon le site ligne Médiapart, pendant la campagne présidentielle de 2022, l’actuel conseiller régional portait deux casquettes : assistant parlementaire à Strasbourg et porte-parole de Marine Le Pen. Le hic ? Cette deuxième fonction n’a pas été officiellement validée par le Parlement européen.
Sur le papier, il travaillait « à trois-quarts temps », soit 75 % de son temps (et 100 % de ses 3 750 euros bruts mensuels). Selon Médiapart, en pratique, il n’aurait pris que quatre petits jours de congés pendant l’entre-deux-tours. Quatre jours pour compresser des semaines de campagne télévisée, de meetings, de déplacements en province… Soit Andréa Kotarac a découvert la téléportation, soit il a trouvé une faille dans le continuum espace-temps européen.
Les règles ? Ah bon, il y avait des règles ?
L’Europe, toujours un peu tatillonne, précise pourtant que participer à une campagne, c’est possible… mais seulement en tant que bénévole du dimanche. Pas comme porte-parole officiel, donc. Et encore moins quand on est censé être à Strasbourg pendant que son visage inonde les écrans de CNews.
Mais bon, la tentation était trop grande : servir Marine Le Pen tout en continuant de toucher un salaire d’assistant parlementaire, c’est un peu comme garder ses RTT tout en devenant influenceur politique à plein temps.
Marine, une tuile de plus
Et voilà que cette affaire tombe à peine deux semaines après la condamnation de Marine Le Pen dans l’affaire des emplois fictifs du FN au Parlement européen (encore une coïncidence sûrement). Si Kotarac pensait lui donner un coup de main, il pourrait bien lui coller un sacré boulet au pied.
À gauche, on se frotte les mains. Voir un ancien Insoumis devenu porte-étendard du RN empêtré dans une affaire de double casquette, c’est le genre de karma politique qu’on savoure comme un bon vieux gif de Jean-Luc Mélenchon qui lève les yeux au ciel.
Moralité ? Si vous voulez faire campagne, prenez vos RTT. Sinon, on finit par ressembler à un député qui travaille à Bruxelles par télépathie tout en jouant au spin doctor sur les chaînes info. Et ça, même au Parlement européen, ça finit par se voir.
Soyez le premier à commenter