Ce qui avait avant tout être un moment important, centré sur les préoccupations des citoyens et qui aurait dû être l’occasion d’aborder les problématiques locales a été étrangement détourné vers des considérations globales, laissant planer un sentiment de déconnexion totale de la réalité quotidienne des habitants de la commune.
Dès les premières minutes, le discours du maire a pris une tournure surprenante, évoquant les conflits au Proche-Orient et en Ukraine. Bien entendu, personne ne remet en question la gravité de ces situations, mais est-ce réellement ce qu’attendaient les Vénissians d’une conférence censée évoquer la rentrée municipale ? Une longue digression sur la politique internationale a pris le pas sur les enjeux locaux, comme si le maire préférait s’abriter derrière des sujets globaux, plutôt que d’affronter les réalités de sa propre ville.
Vénissieux est pourtant une commune où les habitants réclament des réponses concrètes à des problèmes bien spécifiques : insécurité croissante, incivilités, trafics et une dégradation générale du cadre de vie. Face à ces défis, que propose le maire ? Une « consultation citoyenne » sur l’insécurité. À première vue, l’idée pourrait sembler louable. Mais derrière cette initiative se cache une manœuvre politique dénuée de substance. En effet, lancer une telle consultation sur un sujet aussi sensible et déjà bien documenté pourrait revenir à dire : « nous n’avons pas de solutions ». Le sentiment d’insécurité est une réalité criante pour de nombreux habitants, mais le maire semble en faire un simple objet d’étude, comme si elle n’était pas déjà au courant de l’urgence de la situation.
Le malaise est encore plus palpable lorsqu’elle évoque la manière dont cette consultation sera menée. Des enquêteurs arpenteront les rues et les centres commerciaux pour poser des questions sur la sécurité ? Cela donne l’impression d’une tentative désespérée de paraître proche du terrain, alors que tout dans ce discours trahit une méconnaissance des réalités locales. Pourquoi ne pas plutôt renforcer la coopération avec les forces de l’ordre, investir davantage dans les structures de prévention de la délinquance ou encore, tout simplement, écouter les habitants lors des réunions de quartier ? Une consultation de plus, gérée par un « Institut Voix Publique », semble plus être une fuite en avant qu’une véritable volonté de changement.
Là où l’absurdité atteint des sommets, c’est lorsque le maire se targue d’organiser cette consultation « pour que les habitants trouvent des solutions collectives et citoyennes ». Comme si, dans une ville en proie à des trafics de drogue et à des rodéos urbains, les citoyens, déjà épuisés par l’absence de réponses, allaient spontanément découvrir des solutions miracles. Non, le rôle de la mairie est d’agir, pas de se cacher derrière une prétendue participation citoyenne pour masquer son inertie.
Le reste de la conférence n’a fait que renforcer ce sentiment de déconnexion. On aurait pu attendre des mesures fortes sur des sujets concrets tels que l’éducation ou la sécurité des enfants dans les quartiers sensibles. Mais non, le maire préfère s’étendre sur la végétalisation des cours d’école ou la rénovation d’un restaurant scolaire. Bien que ces mesures soient utiles, elles sont loin de répondre à l’urgence ressentie par les habitants. Vénissieux a besoin de plus que de simples réfections de toiture et des promesses de pistes cyclables.
Cette conférence de presse laisse un goût amer. Le maire semble vivre dans une bulle, loin des réalités que les Vénissians affrontent au quotidien. Lancer une consultation citoyenne sur l’insécurité sans proposer de mesures immédiates, c’est admettre son incapacité à agir. À force de détourner l’attention avec des discours internationaux et des projets cosmétiques, le maire risque de perdre ce qui compte le plus : la confiance des habitants.
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