Un nouvel espace culturel et associatif ouvrira ses portes dans quelques semaines sur le plateau des Minguettes, à Vénissieux. Ce lieu moderne, qui réunit une bibliothèque et un Fablab, a bénéficié de 1,7 million d’euros de subventions de l’Etat. Mais son inauguration, prévue en grande pompe ce mardi 26 août, a été marquée par l’absence remarquée de la préfète du Rhône.
En cause : la décision municipale de baptiser l’équipement du nom d’Annie Steiner.
Une militante du FLN
Née en Algérie, Annie Steiner a rejoint le Front de libération nationale (FLN) durant la guerre d’indépendance. Incarcérée de 1958 jusqu’en 1961, elle a ensuite poursuivi sa vie en Algérie, où elle est restée active au sein du gouvernement. Si en Algérie elle est considérée comme une héroïne de la lutte anticoloniale, en France son souvenir demeure associé aux violences de cette période.
Une décision qui divise
À Vénissieux, c’est l’adjointe à la Santé et aux Droits des femmes, Sophia Brikh, qui aurait proposé ce nom, affirmant y voir un symbole de passerelle entre la France et l’Algérie. Une vision contestée par une partie des élus de l’opposition, le RN en tête, qui rappellent que cette « passerelle » s’est construite dans la violence et au prix de victimes civiles.
La position de la préfecture
La préfète du Rhône a exprimé son refus d’associer l’État à cette inauguration. Dans un communiqué, elle souligne que le choix du nom « « Aucun représentant de l’État n’assistera à cet événement afin de signifier la désapprobation pleine et entière de la Préfète du Rhône, Fabienne Buccio, concernant la décision de la commune de lier le nom d’Annie Steiner à cet équipement »» qui devait guider la création de cet équipement. Elle a donc décidé de boycotter la cérémonie, appelant à privilégier une figure davantage fédératrice.
Résultat : l’équipement culturel naît déjà sous tension, avant même d’avoir accueilli son premier lecteur.
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