A priori, les deux élus vénissians ont une lecture différente du rapport de la cour des comptes sur les politiques de la ville. Il y a quelques semaine le président MAcron avait déclaré « nous avons construit notre propre séparatisme. C’est celui de nos quartiers, c’est la ghettoïsation que notre République a laissé faire. Nous avons concentré les populations en fonction de leurs origines, de leurs milieux sociaux ». Ce qui semble être le cas sur Vénissieux, puisque dans certains quartiers, le taux de logements sociaux dépasse 60%.
Après André Gerin, Michèle Picard, c’est au tour de l’élu communiste Pierre Alain Millet de s’exprimer sur son site internet et considère que « les médias sont ce « quatrième » pouvoir qui décide de quoi on parle, ce qu’on lit, ce qu’on écoute… »
Bon, à priori, s’il parle des médias, il doit lui même les lire !!!
M. Millet (PCF) considère que Le Progrès et les médias ont triplement tord et qu’ils cachent l’essentiel du rapport. Décidément, les méchants médias et autres infos des réseaux sociaux ne font pas plaisir à l’élu communiste. Celui-ci considère que le rapport « montre au contraire les réussites de la politique de la ville, l’amélioration des résultats scolaires, du cadre de vie, des possibilités de transports, et ils cachent aussi ce qui pourrait orienter l’action publique sur l’emploi, l’insertion, le logement… »
Pourtant le rapport précise bien que malgré les milliards injectés dans les différents programmes de la politique de la ville, tout cet argent dans la « rénovation urbaine » n’a pas permis d’améliorer l’attractivité des quartiers sensibles. Même si la ville a vu une augmentation du nombre d’habitants, il faudrait étudier où se concentre cette population ? De quelles catégories sociaux-professionnelles elle appartient ? etc etc …
Ceci dit, l’autre élu à donner de son avis sur ce rapport est M. Benkhélifa, intarissable opposant aux communistes. Sur son site internet, il ne souhaite pas trop évoquer le communautarisme qui selon lui, n’est que la conséquence de la politique de peuplement en France depuis les années 70, tout en attaquant l’échec de la politique municipale, « d’un parti hégémonique qui tient la ville depuis 1935. »
Alors que l’élu communiste indique que « le rapport de la chambre régionale des comptes évoque donc brièvement le fondamentalisme islamiste, ce n’est pas parce-que cela relève de sa compétence, ni parce qu’il a étudié le phénomène, mais seulement parce qu’il a repris des témoignages sur le fait que ce fondamentalisme est le signe des difficultés persistantes dans les quartiers prioritaires. ». Lotfi BenKhelifa, tient à préciser que « l’implantation d’un lieu de culte, même dans le sous-sol d’un immeuble, nécessite l’aval des autorités et la mairie fait partie des décisionnaires. »
M Millet oublie de préciser que la cour des Comptes a aussi repris le constat des services de la municipalité :
« des problèmes de comportement, la promotion d’un autre mode de vie, la multiplication des incidents quotidiens, un phénomène d’entre soi sur une base religieuse, une marginalisation progressive des femmes, un nombre croissant ne sortant plus, une présence des hommes oppressante, deux écoles désertées lors d’évènements religieux, le poids du ramadan de plus en plus fort chaque année, des certificats religieux pour jeunes filles au motif d’allergies au chlore, des épisodes de prières au sein d’un groupe scolaire, etc. »
Pour l’opposant du groupe EnsemblePourVénissieux, le rapport de la cour des comptes est « accablant pour les habitants mais surtout pour les décideurs de la ville qui en détiennent le pouvoir absolu depuis 86 ans » et sa conclusion se résume par cette phrase « Dans ces quartiers, il y a une République et une mairie qui ne tendent pas la main. »
Pour ce même rapport, nous avons donc des lectures différentes en fonction de l’orientation politique des uns et des autres. Pour la majorité communiste, le rapport de la cour des comptes serait plutôt positif, tandis que pour l’opposition, et les médias, ce seraient le contraire.
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