Vénissieux 2026 : l’union de la gauche en voie d’extinction ?

À un an des élections municipales de 2026, le paysage politique de Vénissieux pourrait être bouleversé. Longtemps dominée par le Parti communiste français (PCF), la ville pourrait voir émerger une candidature autonome de La France insoumise (LFI), forte de ses récentes performances électorales. En toile de fond, une gauche divisée et des ambitions nationales qui pourraient faire tomber le dernier bastion communistes de la région lyonnaise.

Vénissieux, bastion rouge historique

Vénissieux est l’un des rares fiefs encore tenus par le PCF dans le département du Rhône. La maire actuelle, Michèle Picard, incarne cette continuité depuis 2009. En 2020, elle avait été réélue à la tête d’une liste d’union de la gauche regroupant PCF, PS, LFI et EELV avec seulement 2 945 voix sur 29 700 inscrits. Mais depuis, les rapports entre ces forces se sont considérablement tendus.

Des résultats électoraux en faveur de LFI

Les dernières échéances électorales ont montré un glissement de l’électorat vénissian vers LFI. Aux législatives de 2022, Idir Boumertit (LFI), ex-adjoint de Picard, a remporté la 14e circonscription du Rhône avec près de 57 % des voix sur la 14ème circonscription du Rhône et 60% sur la commune . Aux européennes de 2024, LFI a explosé les compteurs à Vénissieux atteignant 42 % contre moins de 3,82% % pour le PCF.

Ce changement d’équilibre local encourage les insoumis à envisager une candidature autonome pour les municipales de 2026.

Une stratégie nationale qui s’impose localement

La direction nationale de LFI a probablement dans ses tiroirs l’ intention de présenter des candidats dans 31 villes jugées « stratégiques », dont Vénissieux. Dans cette optique, le nom d’Idir Boumertit circule avec insistance, tout comme celui d’Abdelkader Lahmar à Vaulx en Velin, ce dernier a été officiellement investi comme chef de file vaudais avec Samah Chaoui.

Ce choix, dicté par les instances nationales, est perçu par certains comme une manœuvre imposée d’en haut, au risque de faire imploser la gauche locale. De son côté, le PCF appelle au « rassemblement », mais se heurte pour l’instant à un refus, malgré les appels du pied des communistes vénissians, qui ne cessent de brandir la menace d’un vote d’extrême droite.

Un risque réel de division à gauche

Si LFI confirme une candidature indépendante au premier tour, la gauche vénissiane pourrait se retrouver face à elle-même. Un duel fratricide entre LFI et le PCF au second tour n’est pas à exclure, affaiblissant mécaniquement les chances de victoire face à une droite ou une extrême droite qui pourrait profiter de la division.

Le scénario d’une fusion de listes entre les deux tours n’est pas exclu, mais reste incertain, tant les tensions sont fortes entre les états-majors.

Une recomposition politique en marche

La situation de Vénissieux illustre un phénomène plus large : la recomposition des forces de gauche dans les villes populaires. LFI entend capitaliser sur sa dynamique nationale et locale pour s’implanter durablement. Mais ce faisant, elle met au défi les anciens équilibres construits autour des partis historiques comme le PCF.

En conclusion

La possible candidature de LFI à Vénissieux en 2026 ouvre une séquence politique à haut risque pour la gauche locale. Si elle reflète une volonté de conquête, elle menace aussi de faire tomber un bastion historique du communisme municipal. À moins d’un accord in extremis, la gauche pourrait se retrouver perdante d’un duel qu’elle aurait pu éviter.

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