En tant que parents et si vous avez des enfants en classe de troisième, vous avez certainement dû être confronté à l’orientation en fin de collège, si c’est le cas, cette lettre ouverte devrait vous intéresser.
Des parents d’élèves ont décidé de monter au créneau par le biais d’une lettre ouverte envoyé au Président de la Métropole et à la rectrice académique pour dénoncer l’algorithme utilisé pour l’orientation des collégiens de troisième, via le logiciel Afflenet de l’éducation nationale.
Depuis plusieurs années, l’utilisation des algorithmes comme outils d’aide à la décision tend à se généraliser dans les administrations publiques et on l’a vu avec les lycées qui étaient confrontés à cette même problématique avec le logiciel APB (AdmissionPostBac) qui a été remplacé cette année par Parcoursup
Les parents d’élèves font référence à une étude de think Tank Terra Nova qui démontre que l’algorithme d’Affelnet « couplé à des priorités géographiques fortes, mime essentiellement l’affectation de la carte scolaire ».
On a fait croire aux parents que l’affectation de leur enfant dans les lycées de l’agglomération permettrait une plus grande mixité, ce qui n’est pas forcément vrai, puisqu’un grand nombre de collégiens se retrouvent dans leur lycée de secteur :
le choix d’un mauvais algorithme aurait permis de faire croire aux parents d’élèves de quartiers défavorisés que l’affectation dans les lycées de l’agglomération permettait une plus grande mixité dans ces établissement, alors qu’il n’en était en fait absolument rien.
Des habitants de quartiers périphériques et populaires ont donc décidé de saisir les responsables de la métropole, et la rectrice de l’académie du Rhône, friands de beaux discours, par cette lettre ouverte afin de dénoncer l’inefficacité d’une politique publique avec en supplément un mensonge aux habitants des zones sensibles.
Selon le communiqué des parents :
La mixité sociale est une urgence, mais mentir aux habitants sur la réalité des politiques déployées ne fera que renforcer les mouvements les plus radicaux.
Les signataires de cette lettre demandent à ce que les responsables prennent leur responsabilité pour favoriser une plus grande mixité et de revoir les affectations gérées par des algorithmes :
Si les conclusions de cette étude sont confirmées, il nous paraît indispensable que les responsables de l’académie de Lyon et ceux de la métropole prennent les initiatives qui s’imposent pour expliquer cette situation et oeuvrent pour réaliser enfin une véritable mixité sociale dans les collèges et lycées du Grand Lyon Nous habitons dans les quartiers périphériques et populaires de la métropole, nous constatons chaque jour les effets délétères d’une ségrégation sociale et ethnique
Lire l’intégralité du communiqué de presse :
La non mixité sociale et d’origine des quartiers de l’agglomération lyonnaise est un fait. L’affectation des élèves dans les collèges et les lycées selon le principe de sectorisation ne faisait que reproduire cette non mixité. La remise en cause de ce système d’affectation en 2007 était donc attendue ; elle avait pour objectif une plus grande mixité sociale, la prise en compte des préférences des familles et la fin des stratégies de contournements de la carte scolaire, connues de certains seulement. Depuis cette réforme, les élèves sont censés être inscrits dans les collèges et lycées selon une procédure d’affectation à choix régulés grâce à un algorithme, affelnet. Pour la plus grande satisfaction de tous. Mais la récente étude du think Tank Terra Nova prouve qu’il n’en est rien ! L’algorithme d’affelnet “couplé à des priorités géographiques fortes, mime essentiellement l’affectation de la carte scolaire”. A l’inefficacité d’une politique publique s’est ajouté un mensonge aux habitants des zones sensibles. Des habitants de quartiers périphériques et populaires ont donc décidé de saisir les responsables de la métropole, friands de beaux discours, par cette lettre ouverte. La mixité sociale est une urgence, mais mentir aux habitants sur la réalité des politiques déployées ne fera que renforcer les mouvements les plus radicaux.
Soyez le premier à commenter