Le Mercredi 4 Avril 2018 18h30, un ciné débat était organisé au cinéma Gérard Philippe autour du film Chouf, film de Karim Dridi, nomination Cannes 2016, plusieurs élus ont participé à cette manifestation culturelle dont Michèle Picard, une journaliste de Marseille, et une soignante en addictologie…
Bien entendu, Michèle Picard, maire communiste de Vénissieux a fait un discours rapidement posté sur le site Le Vénissian, mais je n’ai trouvé aucune trace de son intervention sur son site internet.
Mais avant, il y a une photo que je voudrais vous faire partager et qui a été publiée sur la page FaceBook, Vénissieux Poubelle La Ville, où l’on peut voir qu’à priori, il n’y avait pas grand monde dans la grande salle du cinéma Gérard Philippe, ou alors tout le monde est parti après la projection du film.
Mais qu’a pu déclarer notre maire face à un public parsemé. Elle a commencé son discours par « Vivre en sécurité est un droit et une aspiration légitime pour les habitants » en n’oubliant pas de préciser que « c’est aussi une mission régalienne, que l’Etat doit assurer ». Ah je me disais, ça commençait trop bien, fallait bien rajouter une couche pour nous faire comprendre que la mairie n’a pas les moyens d’assurer la totale sécurité des vénissians mais que c’est le rôle de l’état. Je me disais bien que le budget de la prévention est tout cric-crac, et qui doit être je pense de 3%, par rapport à celui de la culture qui est quand même de 8%.
Et là fallait bien s’attendre à un récapitulatif des chiffres sur les traffics et de nous dire les principaux pouvoirs du maire en terme de sécurité et à les entendre j’ai failli m’étouffer, maintien de l’ordre, la sécurité, la tranquillité et la salubrité publique, hygiène sanitaire dans les commerces, actions de prévention de l’insécurité, aménagements urbains, sécurisation de la voie publique, sécurité routière, dépôts sauvages et transversaux (CLSPD – ZSP…) Heu CLSPD et ZSP ? Faudrait peut-être nous donner la définition de ces acronymes.
Et j’ai même failli m’étouffer une seconde fois en apprenant, que c’est à sa demande que le dispositif expérimental de police de sécurité du quotidien (PSQ) sera déployé sur Vénissieux :
Suite à ma demande auprès du Ministre de l’Intérieur, le nouveau dispositif expérimental de police de sécurité du quotidien (PSQ) sera déployé sur Vénissieux, en janvier 2019
Oh, elle a tout simplement que le groupe Ensemble Pour Vénissieux, composé des élus de l’opposition, M. Benkhelifa, M. Dureau, Mme Groléas ont bien avant elle, interpellé le ministre de l’Intérieur, sans oublier le député Yves Blein, qui a aussi alerté Gérard Collomb. Et dire que c’est uniquement à sa demande, je trouve cela pas très correct.
Je ne vais pas détailler entièrement son intervention, mais elle finit son discours par :
Comme je le dis souvent, la sécurité ce n’est ni de l’angélisme, ni de la démagogie, mais beaucoup d’humilité, et il ne faut rien lâcher.
Oui, c’est çà, Mme le maire, ne lâchait rien, peut-être que l’année prochaine, il y aura plus de monde à votre conférence sur la dépendance..
Lire l’intégralité du discours de Michèle Picard (PCF) → Politique publique : de la répression des trafics à la prévention des addictions
Avec tout le respect que je dois à Madame le maire, limiter le propos sur la place de la drogue dans notre société à la dépendance est tout au mieux une erreur et au pire masquer, pour des raisons que j’ignore le vrai problème.
La dépendance ne touche pas que la consommation de drogue.
Le tabac, l’alcool, les psychotropes sont aujourd’hui des drogues qui tuent chaque jour des milliers de Français.
À ce titre l’alcool et le tabac représentent un problème de santé publique bien plus important que celui de la drogue.
N’en déplaise à Monsieur Pierre Alain Millet.
Le problème de la drogue et qu’il s’agit d’un marché non réglementé basé sur des circuits parallèles et une économie mafieuse.
Cette économie est aujourd’hui source d’une organisation de nos quartiers tourné vers une répartition des richesses qui n’est pas égalitaire certes mais qui permet à nos plus jeunes d’acquérir des moyens de subsistance qu ils ne trouvent pas aujourd’hui dans notre société.
Ce que nous voyons de la drogue c’est simplement ce que nous n’avons pas fait pour nos jeunes.
Ils ont donc fait ce qu’il pouvaient pour survivre, certes dans l‘illégalité mais s’il faut se préoccuper d’une atteint morale, c’est a la prostitution des mineurs que cela ressemble le plus.
Par ailleurs force est de constater que la clientele quotidienne de ces enfants dealers va de 7 à 77 ans et que des seniors sont nombreux dans cette consommation.
Pour sortir de cette situation il faut construire des filières professionalisantes pour nos jeunes et retablir une confiance avant toute chose.
Pour que cette confiance existe, il ne fait pas se tromper d’analyse et co construire les solutions.
Cela reste a faire.