Face à l’agression d’une soignante, l’opposition interpelle la mairie et demande l’action de l’État

Une fois encore, Vénissieux est le théâtre d’une violence inacceptable : une infirmière a été agressée alors qu’elle exerçait simplement sa mission de soins, dans un quartier où même les forces de l’ordre réclament des renforts pour accomplir leur travail. Ce drame, loin d’être un fait divers isolé, s’inscrit dans une série de violences qui frappent régulièrement les professionnels de santé dans la commune. Et pourtant, à ce jour, aucun mot, aucun communiqué, aucun signe de soutien de la part de la maire, Michèle Picard.

Ni le site officiel de la mairie, ni sa page Facebook, ni le journal municipal Expressions, pourtant financé en partie par des fonds publics, n’ont relayé ou commenté cette nouvelle agression. Ce mutisme, que certains dans l’opposition dénoncent comme une forme de déni organisé, suscite colère et incompréhension.

Le groupe d’opposition Ensemble pour Vénissieux, à travers l’un de ses conseillers municipaux, a adressé un courrier à la préfète pour alerter une nouvelle fois les services de l’État. Il y dénonce l’insécurité croissante à Vénissieux, et plus particulièrement dans le quartier des Minguettes, où soigner, enseigner ou simplement vivre devient un acte de courage quotidien. La lettre évoque un climat de peur, où les soignants doivent affronter des fouilles et des menaces, parfois par des adolescents armés d’arrogance et d’impunité.

→ lettre au préfet_LotfiBenKhelifa_052025

L’élu d’opposition Farid BenMoussa, regrette sur son édito paru dans LyonMag que la majorité municipale semble minimiser la gravité de ces actes. « Ce que vous appelez ‘agression’, ils appellent ça une anecdote regrettable à replacer dans son contexte social et urbain », ironise un élu dans une tribune percutante, avant d’ajouter : « Pendant que les soignants saignent en silence, la mairie tricote des slogans sur le vivre-ensemble. »

Dans le courrier à la préfète, Lotfi Benkhélifa rappelle que les droits fondamentaux – se déplacer en sécurité, inviter sa famille sans subir l’intimidation des trafiquants, accéder à des soins sans craindre pour sa vie – sont chaque jour bafoués. Ils exigent un renforcement immédiat des effectifs de police et des actions concrètes pour restaurer la sécurité sur le territoire.

Au cœur de cette crise, le silence de la maire Michèle Picard devient politique. Pour l’opposition, il ne s’agit plus seulement d’un manque de réaction, mais d’un choix délibéré d’ignorer une réalité dérangeante, jugée peut-être trop banale, trop éloignée de la ligne idéologique de la majorité municipale. « La municipalité de Vénissieux, championne toutes catégories du déni de réalité », fustige l’un des élus.

Pendant ce temps, certains soignants désertent, lassés d’exercer sous tension, même la maison médicale de garde a déménagé du centre ville pour des raisons d’insécurité pour se déplacer sur un des quartiers du plateau aux Minguettes, financés à coût de milliers d’euros pour réhabiliter et sécuriser le cabinet d’un ex médecin généraliste.

Les habitants, eux, expriment un sentiment croissant d’abandon. Face à cette réalité qui s’impose, une autre question s’élève en sourdine : combien de temps encore le silence des autorités locales pourra-t-il tenir, sans réponse à la lassitude et à l’inquiétude qui gagnent le terrain ?

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