
Les 16 et 17 mai 2025, Vénissieux a souffler fièrement ses 90 bougies de gestion communiste. C’est long, 90 ans. C’est même plus qu’un bail. Certains couples ne durent pas aussi longtemps. Depuis 1935, la mairie de Vénissieux n’a connu qu’une seule couleur politique : le rouge. Une fidélité sans faille au Parti communiste, avec cinq maires en 90 ans. Pas mal. Mais quand les visages changent aussi peu que les slogans, et que la modernisation ressemble parfois à du rafistolage, on est en droit de se demander : est-ce qu’on ne confond pas stabilité avec immobilisme ? Et surtout : à quand le vrai débat sur l’avenir de la ville ?
️Du béton, du progrès… ou juste du béton ?
On nous parle souvent des « grandes avancées sociales ». C’est vrai qu’il y a eu des logements construits. Beaucoup. Très beaucoup voire trop, tellement qu’à un moment, on s’est demandé si le mot d’ordre n’était pas : « Un immeuble pour chaque habitant, et un quartier pour chaque décennie. » Mais au final, est-ce qu’on a construit une ville… ou un catalogue de barres et de réhabilitations éternelles ?
Des services publics accessibles… mais pour combien de temps encore ?
Tarifs sociaux, crèches municipales, aides diverses : oui, c’est utile, oui, ça soulage. Mais soyons honnêtes : le service public à Vénissieux, c’est un peu comme un buffet à volonté. C’est copieux, mais ça dépend de qui sert les plats et si la cuisine suit. Et quand les subventions se font rares, on fait quoi ? On refile la facture aux assos, aux écoles, ou on sort encore une motion au conseil municipal pour accuser l’État ?
️Une démocratie de proximité… où les visages ne changent jamais
Oui, les conseils de quartier existent. Oui, on peut « participer ». Mais qui décide vraiment ? Depuis 1935, cinq maires communistes se sont succédés. Cinq en 90 ans. On a vu plus de renouvellement dans la liste des boulangers ou des coiffeurs, et snacks de la ville. On pourrait croire à une série Netflix. Et pourtant, ça continue, toujours les mêmes recettes, les mêmes mots, parfois un peu déconnectés d’une ville qui, elle, a bien changé.
Et maintenant ?
À la fin de la journée, 90 ans de gestion communiste, ça fait un peu comme une vieille collection de timbres dans un tiroir. L’intention était bonne, mais est-ce que les résultats sont à la hauteur ? Vénissieux est restée fidèle à son identité : ouvrière, solidaire, engagée, belle et rebelle comme l’indique systématiquement les élus communistes et leurs alliés de la majorité actuelle. Mais à force de lutter contre les injustices du monde entier, on a parfois oublié de regarder ce qui se passe à l’arrêt du tram T4. Zones d’activité qui stagnent, quartiers qui peinent à respirer, centre ville délaissée, insécurité, jeunes qui s’en vont ou qui ne croient plus trop en l’avenir etc … Le drapeau est resté rouge, mais la réalité, elle, a pris des nuances de gris
Et si Vénissieux avait, en réalité, besoin d’un petit coup de balai ? Pas question de tout balancer à la poubelle, mais peut-être qu’un peu d’air frais dans la gestion communiste de la ville ne ferait pas de mal. Parce que 90 ans de communisme, ça fait quand même un sacré long bail… et il serait peut-être temps de se demander si les clés de la ville ne sont pas un peu trop rouillées.
Vénissieux mérite mieux qu’un simple anniversaire. Elle mérite un vrai débat. Pas pour jeter 90 ans à la poubelle, mais pour se demander, avec un peu de lucidité si un changement serait mieux ou pas ?Certainement mais pas avec l’extrême droite. Si la ville veut réellement continuer à avancer, elle devra peut-être cesser de regarder dans le rétroviseur, et commencer à imaginer un futur sans être constamment freinée par un passé glorieux… mais parfois un peu poussiéreux.
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