LyonMag a décidé de donner la parole à Farid Benmoussa, conseiller municipal de Vénissieux, pour écrire une tribune suite aux derniers événements qui ont touché un grand nombre de villes. Il décrit une situation de troubles et d’émeutes dans une ville, où des individus ont attaqué un tramway et érigé des barricades sur les routes, tout en précisant que seuls les habitants sont sanctionnés, et en se demandant où sont les politiciens et les décideurs qui, en 40 ans de politique urbaine, ont transformé des quartiers en difficulté en quartiers encore plus problématiques, caractérisés par l’absence de mixité sociale et ethnique, avec une combinaison de délinquance et de religiosité qui coexistent aisément.
L’élu vénissian constate que contrairement aux émeutes de 2005, les troubles se sont propagés à d’autres secteurs, y compris des zones plus aisées. Il mentionne également l’arrivée des écologistes au pouvoir dans la métropole et les accusations de laxisme qui les accompagnent, mais souligne que les villes touchées représentent l’ensemble du spectre politique, de droite comme de gauche.
M BenMoussa critique les déclarations du président Emmanuel Macron, qui attribue la responsabilité des troubles aux réseaux sociaux et aux jeux vidéo, en affirmant que ceux-ci ne sont que des compléments à la désintégration civile qui affecte la France dans son ensemble et que le manque de respect envers l’autorité, les politiciens, les enseignants et le personnel de santé ne sont que les symptômes d’une maladie plus profonde.
Selon le chroniqueur et élu, les causes de la situation sont multiples. Les politiciens ne démissionnent plus lorsqu’ils sont pris en flagrant délit de corruption, la police couvre les exactions de ses membres, même les plus graves, et il est révélé quotidiennement que les célébrités du cinéma et de la télévision ont eu des comportements répréhensibles depuis des années, couverts par leurs pairs.
L’auteur de cette tribune critique également la culture urbaine qui, autrefois, était censée apporter émancipation et développement personnel, mais qui aujourd’hui ne promeut qu’un idéal de débauche et les moyens de réussir une vie de délinquance.
Il dénonce les agences gouvernementales telles que l’Agence nationale de la rénovation urbaine (Anru) et les logements sociaux, qui ne font qu’accumuler les populations les plus pauvres les unes sur les autres et financer les associations proches des maires, sans obtenir de résultats sur le terrain, si ce n’est la réélection des élus locaux.
Enfin, M BenMoussa, critique les politiques éducatives qui rendent le problème insoluble, notamment en raison de la carte scolaire qui empêche toute mixité sociale et condamne des millions d’enfants à ne connaître que les murs de leur quartier et conclut en soulignant l’absence de solutions efficaces proposées par les décideurs politiques et en comparant les temps actuels à une crise climatique qui représente notre avenir.
LyonMag → Je ne suis pas content – Emeutes
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