
Lors du dernier conseil municipal, les échanges entre la majorité et l’opposition ont été particulièrement agités, certains les qualifiant même d’agressifs sur le plan verbal. La tension est montée notamment à la suite d’une intervention d’un élu de l’opposition, qui a soulevé la question du sentiment d’insécurité ressenti par une partie des Vénissians.
Cyril Santander, élu de l’opposition, a exprimé une préoccupation croissante des habitants face aux incivilités et au climat d’insécurité dans plusieurs quartiers de Vénissieux.
« Les habitants, les commerçants, les familles nous le disent : ils ne se sentent plus en sécurité. Ce n’est pas exagéré, c’est leur quotidien.«
Il a rappelé en tant qu’élu de terrain, qu’alerter n’est pas faire peur, mais de remplir sa mission d’écoute et de responsabilité.
« Notre rôle, c’est de relayer les inquiétudes des habitants, pas de les étouffer. Il est temps d’agir, sans minimiser, sans caricaturer. »
Pour rappel, la municipalité a commandée il y a quelques mois, une enquête à laquelle 75 % des 8 000 personnes interrogées ont déclaré se sentir en sécurité. Mais cette donnée, bien qu’existante, ne peut suffire à balayer d’un revers de main le ressenti exprimé aujourd’hui par une partie des habitants.
Face à cette critique, la réaction de la maire a semblé balayer d’un revers de main les remarques de l’opposition, en insinuant que certains élus cherchaient surtout à « faire le buzz », plutôt que de contribuer sérieusement au débat. Elle a également laissé entendre que l’incivilité de par le comportement de l’élu, venait de l’opposition, comme si cela suffisait à éteindre toute critique.
Cette posture défensive et quelque peu condescendante interroge. Lorsque des habitants – par la voix de leurs représentants – expriment un malaise, le rôle d’un maire est d’écouter et d’agir, pas de décrédibiliser les canaux par lesquels les inquiétudes s’expriment. S’agit-il d’un refus d’ouvrir un débat honnête sur la sécurité, sous prétexte que l’opposition communique de manière trop offensive ? Si tel est le cas, ce serait passer à côté des préoccupations réelles des citoyens.
Une telle attitude interroge. Refuser le dialogue et disqualifier l’opposition par des sous-entendus, c’est passer à côté du rôle fondamental de l’exécutif local : écouter, répondre, agir. Le sentiment d’insécurité, qu’il soit vécu ou perçu, mérite mieux que des piques politiques. Il appelle à un échange responsable, loin des logiques de communication et des procès d’intention.
Soyez le premier à commenter