Le conseil métropolitain de Lyon a été le théâtre d’une vive discussion le lundi 16 décembre 2024, avec l’annonce d’une nouvelle interdiction visant les véhicules Crit’Air 3, prenant effet dès le 1er janvier 2025 dans la Zone à faibles émissions (ZFE). Cette mesure, qui suit l’interdiction des véhicules Crit’Air 4 et 5, touchera un nombre significatif de véhicules, avec des estimations variant entre 46 800 selon la Métropole de Lyon et 60 000 selon l’Insee.
Pour atténuer l’impact de cette nouvelle restriction, plusieurs dérogations ont été mises en place. La dérogation dite du « petit rouleur » est particulièrement notable, permettant aux particuliers et aux professionnels de circuler jusqu’à 52 jours par an dans la ZFE, soit l’équivalent d’un jour par semaine.
Cependant, cette annonce n’a pas manqué de susciter des contestations, notamment de la part de l’opposition politique. En réponse, Bruno Bernard, président du Grand Lyon, a proposé une nouvelle mesure lors du conseil métropolitain. Il a annoncé un arrêté permettant aux propriétaires de véhicules Crit’Air 3 travaillant en horaires décalés de bénéficier d’une attestation fournie par leur employeur. Cette dérogation, valable pour une année et renouvelable une fois, sera officialisée le lundi 23 décembre et prendra effet dès le début de l’année prochaine.
Les zones les plus impactées par cette interdiction sont les communes de Givors, Vaulx-en-Velin, Vénissieux, Saint-Fons, Pierre-Bénite, et Grigny, où la proportion de véhicules concernés atteint jusqu’à 13,2% du parc automobile local. À Lyon même, le 8e arrondissement est particulièrement touché avec 8,7% des véhicules. L’Insee souligne que ces aires géographiques abritent une population à faibles revenus, ce qui rend cette nouvelle restriction particulièrement sensible.
L’interdiction des véhicules Crit’Air 3 dans la ZFE de Lyon marque une nouvelle étape dans la lutte contre la pollution atmosphérique, mais elle soulève également des questions sur l’équité et la capacité des résidents à s’adapter à ces changements, surtout dans les zones économiquement défavorisées.
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