Je me demande bien combien d’inauguration de logements notre maire communiste de Vénissieux a effectué depuis qu’elle a été élue en 2014, et rebelotte en 2015 suite à l’annulation des élections municipales de 2014.
Cette fois-ci, c’est du côté de Moulin-à-Vent que Michèle Picard, avec la présence de M. Michel Le Faou, vice-président de la Métropole de Lyon en charge de l’urbanisme, du renouvellement urbain, de l’habitat et du cadre de vie, qu’elle a inauguré les 57 logements de cette résidence dont le nom est « Côté 8 ». Bien évidemment était aussi présent M. Millet (PCF), adjoint au logement ainsi que Mme Peytavin (PCF), adjointe au Développement de la Ville, aux Relations Internationales, à la Communication et aux Droits des Femmes.
Et tout commence par un discours de la première magistrate qui ne loupe pas une occasion pour égratigner la politique gouvernementale :
Le gouvernement demande aux bailleurs sociaux de baisser les loyers, proportionnellement à la baisse des APL, voire plus. Soit une perte estimée à 1,5 milliards d’euros, correspondant à 80% de leur autofinancement !
Bon, c’est encore la faute à l’Etat.
Le maire de Vénissieux a aussi précisé qu’il y eu « près de 4 000 demandes en 2017, et que le délai d’attente à Vénissieux, dépasse désormais 3 ans ». D’où pour certains la difficulté de se loger, encore faut-il que leurs revenus leurs donnent accès à ces logements neufs.
En 2012 un rapport de la Cour des comptes, publié le mercredi 8 février 2012, pointait de graves dysfonctionnements dans le secteur HLM et préconisait une remise à plat complète de la programmation des logements sociaux. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Mais quel est le bilan du logement social en France. Le parc de logement social représente 4,8 millions de logements en France en 2016, soit 17% du total des logements. 4,4 millions de ménages y sont logés, l’équivalent de 16,3% de la population :
- les ménages modestes ou défavorisés représentent 52% des occupants du parc social
- les attributions de logement social sont plus difficiles pour les publics défavorisés, et les procédures d’attribution demeurent peu transparentes. Seul un quart des organisme HLM ont une liste claire de critères et de procédure d’attribution rendues publiques.
La Cour des Comptes rappelle que « la construction de logements sociaux est à un niveau historiquement haut (130 000 logements en 2016), ceux-ci ne bénéficient pas aux ménages les plus défavorisés : 5 ménages sur 6 accèdent à un logement social grâce aux rotations dans le parc ».
Alors que le gouvernement demande aux bailleurs sociaux de baisser leur loyer afin de compenser la baisse des APL, la mairesse communiste de Vénissieux déclare :
Le gouvernement demande aux bailleurs sociaux de baisser les loyers, proportionnellement à la baisse des APL, voire plus. Soit une perte estimée à 1,5 milliards d’euros, correspondant à 80% de leur autofinancement ! Résultat : les offices HLM, fragilisés économiquement, ne pourront plus assurer les services rendus quotidiennement aux locataires.
Pourtant ces bailleurs ont malgré tout quelques avantages financiers qui leur permettraient peut-être de baisser les loyers, puisque les sages de la cour des Compte, propose de « supprimer l’exonération d’impôt sur les sociétés et de taxe foncière sur les propriétés bâties dont bénéficient les organismes HLM, tout en simplifiant le régime de TVA à taux réduit appliqués au logement social afin de réaliser des milliards d’euros d’économie ».
Voir les recommandations de la Cour Des Comptes → Dépenses fiscales du logement social
Alors y a t-il de l’argent dans les caisses des bailleurs sociaux ou pas ? Au point qu’un bras de fer oppose le gouvernement aux organismes de HLM. Lire l’article de Libération → Plan logement : le gouvernement met les HLM au pied du mur
Pour le citoyen lambda, les discours du gouvernement, du maire communiste de vénissieux, et des organismes sociaux, c’est du chinois. On n’y comprend plus grand chose à moins de se plonger dans les méandres de l’internet pour éplucher les documents officiels et essayer d’y voir un peu plus clair. Certes la politique du gouvernement consiste à faire des économies comme l’indique la Cour des Comptes, mais les bailleurs y sont opposés, et Mme le maire précise que l’Etat doit faire des efforts. Pas sur que Edouard Philippe l’entende, ce qui fait dire à Mme Picard lors de son intervention :
Aujourd’hui plus qu’hier encore, nous avons pourtant besoin d’une réelle ambition de l’Etat, accompagnée par tous les partenaires de terrain, pour mettre fin à cette crise du logement intenable et insoutenable, et renforcer la continuité territoriale, à travers une rénovation urbaine, humaine et solidaire
La rénovation urbaine, c’est fait, mais la rénovation humaine ? Et bien d’après ce que je constate, elle a pas l’air d’être en marche.
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