Loi Darmanin : les journalistes en colère

La loi Darmanin, a été votée en première lecture à l’Assemblée Nationale par 146 voix pour et 24 contre. Et au fait, ils étaient où les 407 autres députés-es qui ne se sont pas exprimés-es. Pour une loi aussi importante pour nos libertés individuelles, il est anormal que si peu d’élus nationaux n’aient pu s’exprimer par leur vote, à moins que cela ne les concernent pas, et le fameux adage précise « qui se tait, consent ».

Cette loi tant contestée prévoit de pénaliser d’un an de prison et 45.000 euros d’amende, « sans préjudice du droit d’informer », la diffusion de « l’image du visage ou tout autre élément d’identification » d’un agent de la police nationale, gendarme ou d’un agent de police municipale, « dans le but manifeste qu’il soit porté atteinte à son intégrité physique ou psychique »

Claire Hédon, défenseure des droits, est contre cette loi, puisqu’il existe déjà dans l’arsenal juridique la possibilité aux force des l’ordre de porter plainte contre les personnes qui utilisent de façon malveillante des vidéos.

Les journalistes sont tout aussi en colère et de très nombreux responsables de rédactions s’insurgent contre la proposition de loi « sécurité globale », qui pour certains d’entre eux considèrent que le gouvernement tente d’encadrer la presse dans le cadre des manifestations.  Lresponsables d’une trentaine de rédactions réaffirment leur attachement à la loi de 1881 sur la liberté de la presse :

« Nous n’accréditerons pas nos journalistes pour couvrir les manifestations Responsables de rédaction, nous nous inquiétons de la volonté du ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, de porter atteinte à la liberté de la presse dans le cadre des manifestations. La volonté exprimée d’assurer la protection des journalistes revient à encadrer et contrôler leur travail. Ce dispositif s’inscrit dans un contexte particulièrement inquiétant avec la proposition de loi sur la sécurité globale qui prévoit la restriction de la diffusion des images de policiers et de gendarmes. Les journalistes n’ont pas à se rapprocher de la préfecture de police pour couvrir une manifestation. Il n’y a pas d’accréditation à avoir pour exercer librement notre métier sur la voie publique. Nous refuserons, pour cette raison, d’accréditer nos journalistes pour couvrir les manifestations. Nous réaffirmons notre attachement à la loi de 1881 sur la liberté de la presse et serons vigilants pour qu’elle soit préservée AFP, BFM TV, Le Canard Enchaîné, Charlie hebdo, C News, Courrier International, les rédactions de France Télévisions, le HuffPost, La Croix, La Croix hebdo, La Vie, LCI, Les Echos, L’Express, Le Figaro, Le Figaro Magazine, Le Point,  Le Monde, Le Parisien/Aujourd’hui en France, Libération, L’Obs, M6, Marianne, Mediapart, Télérama, les rédactions de Radio France, RMC, RTL, TF1 »

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