Violence contre une infirmière : un soutien ministériel, un silence municipal

Samedi 17 mai au matin, une infirmière venue prodiguer des soins à une patiente de la tour 8, avenue Vladimir Komarov à Vénissieux, a été violemment agressée. À la sortie de l’immeuble, elle a été prise à partie par un individu connu par les services de police. Il l’a poursuivie et frappée avant qu’elle ne tente de se défendre, aidée par le fils de la patiente. Résultat : plusieurs jours d’ITT, et des entorses diagnostiquées par un professionnel.

L’agression, révélée par LyonMag, a suscité une vague de réactions — mais pas là où on l’attendait.

Un ministre en soutien… et une mairie absente. Dès le lundi suivant, le ministre de la Santé Yannick Neuder a pris la parole. Sur Twitter, il a exprimé son soutien à l’infirmière agressée, appelant à une « tolérance zéro » face aux violences subies par les soignants :

Au niveau local, plusieurs élus d’opposition ont rapidement réagi :

  • Le député Idir Boumertit (LFI) a publié un message sur Twitter condamnant fermement l’agression.

Même le maire de Mions a apporté son soutien à l ‘infirmière

Les conseillers municipaux Farid Benmoussa et Yalcin Ayvali ont diffusé des vidéos sur les réseaux sociaux, interpellant directement la mairie. Lotfi Benkhelifa (PS), quant à lui, a adressé un courrier officiel au préfet du Rhône pour réclamer une réponse ferme de l’État. Mais du côté de la mairie de Vénissieux, silence radio. Ni la maire Michèle Picard (PCF), ni son premier adjoint, ni l’adjoint à la sécurité ne se sont, à ce jour, exprimés, ni par communiqué, ni sur les réseaux sociaux. Une absence de réaction qui interroge, d’autant plus que la victime est une professionnelle de santé, attaquée en plein exercice de sa mission.

Une parole attendue, mais toujours absente

Dans une ville où les habitants réclament plus de sécurité, cette absence de réaction officielle est perçue par beaucoup comme un manque de responsabilité politique. Car au-delà de la gestion judiciaire du dossier, c’est aussi un signal politique fort qui était attendu. Exprimer son soutien à une soignante agressée ne devrait pas diviser.

Mme Picard fera-t-elle valoir qu’elle ne commente pas les affaires en cours ? Peut-être. Mais se taire, dans une situation aussi grave, c’est envoyer un message, et ce message n’est pas celui que les habitants attendent. Quand les élus de la République à l’échelle nationale et locale se mobilisent, le silence de la majorité municipale prend un relief particulier. Dans un contexte de tensions dans certains quartiers, l’absence de parole peut être considéré comme une forme de renoncement. Et à Vénissieux, ce renoncement commence à peser lourd.

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