Mourad Benchellali, un ancien prisonnier français de Guantanamo de 34 ans, qui aujourd’hui consacre une partie de son temps à des opérations de prévention de la radicalisation des jeunes musulmans français, a été le 2 novembre 2015 interpellé à l’aéroport Pearson de Toronto par les services frontaliers du Canada soulignant que l’intéressé représentait une menace pour la sécurité nationale. ll n’était pas parti pour passer des vacances, mais à l’invitation d’une journaliste qu voulait réaliser un reportage puis se rendre dans la ville canadienne pour une soirée de soutien à Omar Khadr, un autre ex-détenu de Guantanamo, et faire de la prévention dans les écoles.
Suite aux attentats du 13 novembre 2015 et à l’instauration de l’état d’urgence pour une durée de trois mois, il a décidé de poster une lettre sur son compte FaceBook. VénissieuxInfos, a décidé de lui ouvrir ses colonnes et publier sa lettre ouverte dont le titre est « Après Coup » et Mourad donne une version différente par rapport à tous ces soi-disant experts que l’on a vu, défiler dans les différents plateaux de télévision et radio.
Voici un extrait :
- Dans la soirée du 13 et la matinée du 14 novembre, j’ai fait ce que beaucoup de provinciaux ont fait : par sms ou en téléphonant, j’ai cherché à prendre des nouvelles de tous mes amis habitant Paris ou sa banlieue pour savoir si eux et leurs familles allaient bien. Une fois rassuré j’ai partagé le sentiment de tristesse et d’horreur face à ces crimes et j’ai simplement serré mon fils contre moi, tachant de répondre à ses questions d’enfant et de le protéger de la répétition des images en boucle à la télé. Qu’est-ce qui se passe, qu’est-ce qu’on peut faire ? Ce sont des questions que chacun se pose et je me les pose peut-être un peu plus à cause de mon histoire. Ma première réponse, dans ces circonstances où l’émotion immédiate se transforme en blabla radio et télé, a été de me taire, refusant les sollicitations à intervenir dans les médias – au fil des années je me suis transformé en « expert », un mot qui ne veut rien dire sauf si je précise que je l’assume seulement en tant qu’expert de ma propre connerie. Elle m’a appris au moins ça : il vaut mieux prendre son temps avant d’agir, comme de parler. De ce point de vue, il me semble que beaucoup de gens, sûrement plus sages et plus « experts que moi, auraient mieux fait de se taire avant d’intervenir…
Lire la totalité de la lettre à cette adresse → Après Coup ou → APRES COUP de Mourad Benchellali
Bibliographie : Voyage vers l’enfer, avec Antoine Audouard, éditions Robert Laffont, 2006.
Bien d accord avec toi KBH !
Dommage que les politique ne soient pas si critiques sur leurs conneries!
Malheureusement, ce que pense Mourad, beaucoup le pense. mais nos grosses têtes gouvernantes s’en cognent le coquillard, et les médias encore plus!
Aujourd’hui on est dans le marketing de la terreur autant par daech que par nos médias et politiques. tous ça pour du frics…..